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Collège Léon Blum Villeneuve-d’Ascq : vingt enfants roms préparent leur avenir en France au collège Léon-Blum
/Nord Éclair
Article mis en ligne le 16 novembre 2013

Au collège Léon-Blum, vingt enfants roms apprennent les bases du français avec Violaine Prime, institutrice. Avant d’intégrer une classe de sixième avec l’objectif de rejoindre un établissement d’enseignement professionnel. Depuis quelques mois, une vingtaine d’enfants roms quittent chaque matin les camps de Fort de Mons, Lezennes ou Armentières pour se rendre au collège Léon-Blum de Villeneuve-d’Ascq. Céna et sa sœur ont plus d’une heure de trajet depuis Armentières. « Quand le chauffeur du bus réalise qu’elles n’ont pas de ticket, il les fait descendre. » Alors elles entament une longue marche pour rejoindre le collège.

Sur les murs de leur salle de classe, l’alphabet et des dessins destinés à l’apprentissage des sons remplacent les atlas et tableaux de chimie. La salle de Violaine Prime ressemble à un cocon. La jeune institutrice enseigne à des enfants étrangers âgés de 12 à 16 ans. « Même si depuis septembre ce ne sont que des enfants Roms. » Cette classe destinée aux jeunes immigrés a été créée il y a trois ans par Gilles Richart, principal du collège, qui considère que « l’école républicaine doit offrir un avenir à ces enfants ».

Violaine Prime adapte ses cours au quotidien de ces enfants. « Hier, Céna n’est pas venue parce qu’elle a accompagné son père, qui ne parle pas français, pour concrétiser une demande de bourse. » Lorsqu’un camp est démantelé, des élèves sont absents pendant plusieurs jours. « Certains ne sont jamais revenus. » Malgré ces conditions, l’institutrice veille à ce que ces élèves respectent les règles du collège. « Ils maîtrisent tout juste le français mais savent où se trouve l’intendance pour régulariser leurs absences . » (...)

Avec les autres collégiens, les débuts ont été laborieux. « Certains répétaient ce qu’ils entendaient chez eux. Puis ils se sont habitués à se voir dans l’établissement. » D’année en année, les enfants étrangers sont davantage intégrés dans les classes des autres collégiens. Les premiers élèves de Violaine Prime parlaient très peu français, certains n’avaient jamais été scolarisés, même dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, la majorité a fréquenté des écoles primaires françaises. Ils maîtrisent mieux la langue et apprennent d’autres matières. « L’année dernière, une élève qui parlait très bien français a intégré un établissement pour devenir agent d’entretien. » Le parcours de cette camarade fait envie à Denisa. La fillette de 11 ans est scolarisée depuis trois ans. Elle aimerait devenir coiffeuse. À ses côtés, son frère Minaur, jean et veste en simili-cuir sur le dos, vise une carrière de mécanicien. Strugurel souhaite quant à lui entrer dans la police. Sur les murs de la classe, à l’écart de l’alphabet et des dessins, des coupures de presse relatent les actualités liées aux Roms. « C’est eux qui me les amènent parce qu’ils reconnaissent des habitants de leur camp , confie Violaine Prime. Ils me demandent d’expliquer les articles. » Malgré les démantèlements de camps et les polémiques autour de leur présence en France, aucun n’imagine son avenir ailleurs