
Les principaux syndicats du groupe ont appelé à cesser le travail ce lundi. Si l’Unsa appelle à une seule journée de grève, la CFDT, le Syndicat national des journalistes (SNJ) et SUD ont lancé un préavis jusqu’au vendredi 29 novembre. Tandis que la CGT s’est prononcée en faveur d’une « grève reconductible indéterminée ».
(...)- Si les mots d’ordre sont dispersés, la raison de la colère est la même : le plan de départs volontaires visant 299 postes (sur 4 780) de Radio France confirmé mi-novembre par la direction (mais revu à la baisse par rapport à juin, où 390 départs étaient évoqués) leur paraît « dangereux, pour chacun des salariés et pour la pérennité de Radio France ». Les syndicats réclament son retrait, en s’appuyant sur un rapport d’experts suggérant un étalement dans le temps de ce plan d’économies de 60 millions d’euros d’ici à 2022. Ils demandent aussi « le maintien des dotations de l’État pour Radio France », appelées à baisser de 20 millions sur trois ans. (...)
Pour les syndicats, ces suppressions de postes entraîneront une « augmentation de la charge de travail pour ceux qui restent », une « augmentation du recours à des statuts précaires » et une « dégradation de la production » sur les antennes. Ils s’inquiètent aussi d’une réorganisation à venir des rythmes de travail. Et avancent comme explication à ce plan « la volonté assumée du gouvernement de baisser sa contribution à l’audiovisuel public ».
De fait, le gouvernement a annoncé une baisse de 1 euro de la redevance (139 à 138 €), en 2020. Cela représentera un manque à gagner de 25 millions d’euros (sur un total de 3,9 milliards d’euros) pour l’ensemble de l’audiovisuel public, lequel doit par ailleurs réaliser 190 millions d’économies d’ici à 2022. La disparition annoncée de la taxe d’habitation, à laquelle est adossée la redevance, devrait aussi remettre à plat le mode de financement des médias publics dans un contexte concurrentiel exacerbé par l’arrivée de nouveaux géants de la vidéo et du podcast (Disney +, Spotify…).
Autre motif d’incertitude, la réforme de l’audiovisuel public prévoit que les médias publics (sauf Arte et TV5 Monde) soient réunis en 2021 au sein d’une holding, dénommée France Médias. Elle définira les orientations stratégiques et répartira le budget entre chacune des sociétés.