Un débat a eu lieu mardi soir 11 mars au Parlement européen sur ce que l’on appelle « le ciel unique européen ». Celui-ci est présenté comme un moyen de coordonner et d’harmoniser le travail des compagnies aériennes et une surveillance combinée de la navigation européenne. Or, il s’agit plutôt, sous couvert de baisse des coûts, de libéraliser encore plus et de commercialiser l’espace aérien, de fragmenter les services, de faire perdre la souveraineté des Etats sur l’espace et le ciel, contre les principes de propriété publique et commune.

Voici le contenu de mon intervention :

Madame la Présidente, Madame la Commissaire,

« Derrière ces beaux mots aux consonances presque poétiques de « ciel unique européen » se cache en fait un dangereux projet visant à libéraliser à outrance, à privatiser les services de contrôle et de surveillance du trafic aérien.

Ce projet, au nom même des mots que vous employez toutes et tous ici depuis le début de notre débat, ceux de « concurrence » et de « compétitivité », est de déstructurer les services de la régulation de navigation et de surveillance qui ont fait pourtant la preuve de leur efficacité, comme la direction générale de l’aviation civile en France et ses équivalents européens.

Vous appelez cela de « l’harmonisation ». Or, cela s’appelle « le démantèlement », pour ouvrir la porte à un système nouveau de contrôle aérien privatisé à bas prix, avec moins de salariés, des salariés sans statut, précarisés, sous-payés, qui aboutira à une sécurité de basse intensité pour les voyageurs.

Au nom de la sécurité du transport aérien, au nom de l’emploi, au nom de la vie des voyageurs qui n’a aucun prix sortons de ce dangereux projet. Rediscutons avec les Etats, avec les parlements nationaux et les organisations syndicales. Et si vous voulez faire des gains de coûts, cherchez du côté des coûts et des gâchis financiers et du côté des hautes rémunérations des actionnaires. En aucun cas on ne doit prendre de risques avec la sécurité, avec la vie humaine. Tel est l’enjeu !