
Le matin, je finis d’écrire l’article du jour. Voilà ce qu’on peut dire de ce qui se passe pendant ce temps : Vers six heures, mercredi 23 novembre, les manifestants ont quitté le camp où ils étaient installés au sud de Valognes, pour s’approcher de la ligne de chemin de fer, à quelques kilomètres de là. Evitant les forces de l’ordre en passant par les chemins et les champs, ils se dispersent le long de la ligne sur laquelle sont postés les gendarmes mobiles. Ils tentent de monter sur la voie, mais sont repoussés par les gendarmes, qui les inondent de gaz lacrymogène. On n’y voit plus à un mètre, il faut reculer.
10h20 : « Fabrice », au téléphone : « Ce n’est pas si infranchissable que ça, on est contents ».
Sur le pont enjambant la voie de chemin de fer sur la D2, entre Le Gibet et Les Fontaines, au sud de Valognes, la circulation est bloquée avant, mais on laisse passer les journalistes. Sur le pont, des camions de gendarmes, qui observent les deux voies, à la jumelle. Un gendarme, à qui je demande comment ça se passe, ironise : « C’est le dernier convoi, on fait la fête ».
Un photographe revient, l’air épuisé. Il dit que c’est la guérilla, là-bas, qu’il y a beaucoup de gaz et de mouvements. (...)