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le Point
Chili : l’incendie de deux églises ternit le premier anniversaire de la révolte sociale
Article mis en ligne le 19 octobre 2020

Des dizaines de milliers de Chiliens se sont rassemblés dimanche à Santiago pour commémorer le premier anniversaire du début de la contestation sociale pour plus d’égalité, une journée globalement festive mais ternie par des affrontements avec les forces de l’ordre et l’incendie de deux églises.

A une semaine d’un référendum historique, où les Chiliens sont appelés à se prononcer sur un changement de Constitution, la manifestation s’est déroulée en grande partie de façon pacifique

Les manifestants s’étaient rassemblés dès le début de la matinée dans le centre de la capitale, sur la Plaza Italia, point de rassemblement emblématique de la contestation.

Parmi eux, de nombreux jeunes, mais aussi des familles. Certains agitaient des drapeaux, sautaient ou criaient des slogans appelant à des réformes sociales profondes. De nombreuses banderoles avaient été déployées tout autour de la place. (...)

Des appels à manifester pacifiquement avaient été lancés, notamment par des syndicats, alors qu’une grande majorité de la population aspirait à une commémoration pacifique et sans excès, selon plusieurs sondages.
Accord historique

Il y a un an, une protestation contre une hausse du prix des tickets de métro avait débouché sur une flambée de violence. Cette journée avait été le point de départ de manifestations massives, de pillages et d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Plusieurs milliers de personnes avaient été blessées au cours des mois de contestation et une trentaine d’autres sont mortes, dont au moins cinq après l’intervention des forces de l’ordre.

Près d’un mois après le début de la contestation, la coalition gouvernementale et les principaux partis d’opposition étaient parvenus à un accord historique sur l’organisation d’un référendum pour changer la Constitution héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Reporté en avril à cause de la pandémie, il se tiendra finalement le 25 octobre.

Plus de 14 millions de Chiliens seront appelés à se prononcer pour ou contre la rédaction d’une nouvelle Constitution en remplacement de l’actuelle, votée en 1980, en plein régime militaire.

Le jour du vote, les Chiliens devront répondre à deux questions : l’une sur le remplacement ou non de la Constitution et l’autre, le cas échéant, sur la méthode pour la rédiger, à savoir la mise en place d’une "Convention mixte" composée à parts égales de citoyens élus à cette fin et de parlementaires en exercice, ou d’une "Convention constituante" intégralement composée de citoyens spécifiquement élus.

Le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera, fortement contesté depuis le début de la crise, avait lui aussi appelé à la tenue dimanche d’une manifestation pacifique et respectueuse des mesures sanitaires, dans ce pays qui recense quelque 490.003 cas de contamination et 13.588 morts depuis le début de l’épidémie de Covid-19.