
Licenciés de leur restaurant boulevard Magenta à Paris, trois salariés plaident mercredi leur réintégration devant les prud’hommes. Ils dénoncent les combines antisyndicales et les fausses accusations de leur direction.
Les fêtes de fin d’année auraient dû être un moment de joie après une année plus que morose. Mais, pour trois salariés parisiens de McDonald’s, c’est dans le doute que s’est achevé 2020. « Aujourd’hui, je suis célibataire, donc j’essaye de gérer la situation. Mais mes collègues sont mariés avec des enfants, c’est une autre histoire. C’est très difficile d’avancer les cadeaux cette année, on n’a pas beaucoup de revenus », confie Bernad Angelo. Embauché en 2011 en tant qu’équipier polyvalent dans le fast-food du boulevard Magenta à Paris, à deux pas de la gare de l’Est, le manager a été mis à la porte du jour au lendemain avec deux de ses camarades. (...)
« Ils n’avaient rien à reprocher à la qualité de mon travail, ils m’ont dit que j’étais quelqu’un de menaçant pour me licencier. Or, les seules menaces que j’ai faites, c’était des grèves »
Une sanction incompréhensible et, estime-t-il, sans aucun doute dirigée contre leurs activités syndicales. (...)
Licenciés de leur restaurant boulevard Magenta à Paris, trois salariés plaident mercredi leur réintégration devant les prud’hommes. Ils dénoncent les combines antisyndicales et les fausses accusations de leur direction. (...)
À l’origine de cette vague de répression, une grève du personnel du restaurant en 2018. (...)
Pendant plusieurs jours, salariés, cheminots, étudiants et élus se succèdent au sein de l’enseigne aux arches dorées, réclamant une bonne fois pour toutes l’augmentation des salaires et l’instauration d’un treizième mois.
Une petite révolution, quinze ans après la dernière occupation en date d’un restaurant McDonald’s à Paris, et alors que l’immense turnover d’employés précaires et d’étudiants joue habituellement contre la mobilisation. (...)
À en croire la lettre qui lui a été remise par son employeur, le cégétiste se serait rendu coupable de « harcèlement moral » à l’encontre d’un salarié.
Une fausse accusation fabriquée de toutes pièces par la direction, dénoncent en chœur les salariés et leurs soutiens. (...)
La calomnie a mis le feu aux poudres. Se sentant trahi et abandonné par l’ancien représentant syndical, le salarié dépose plainte pour harcèlement moral contre lui. Une plainte vite retirée une fois l’attaque fallacieuse de la direction exposée au grand jour. Mais le mal était fait : Bernad Angelo est licencié pour faute grave (...)
Un « feu nourri de procédures disciplinaires » (...)
Contactée, la direction du restaurant assure pourtant que les procédures seraient « motivées par des manquements précis » (sans pour autant en révéler les détails) et sans lien avec « des mouvements sociaux passés ». (...)
ils iront jusqu’à la victoire, s’il le faut à coups de procédures en appel et de mobilisations.