Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
"Changer les choses de l’intérieur" : Stéphane Ravacley, le boulanger qui défend les migrants, candidat aux législatives
Article mis en ligne le 7 mai 2022

En janvier 2021, Stéphane Ravacley s’est mis en grève de la faim pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen, menacé d’expulsion du territoire français à ses 18 ans. Son engagement a connu une médiatisation retentissante et finalement permis la régularisation de son employé Laye Fodé Traoréiné. Aujourd’hui, le boulanger veut aller plus loin et porter la cause des mineurs isolés à l’Assemblée en devenant député. Entretien.

Il portera les couleurs de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) dans sa région, la 2e circonscription du Doubs (Besançon-Ornans). Le boulanger Stéphane Ravacley, qui s’était fait connaître pour son engagement en faveur de son apprenti guinéen menacé d’expulsion, se lance en politique.

Une nouvelle carrière pour porter haut les couleurs de son militantisme. En janvier 2021, Stéphane Ravacley avait entamé une grève de la faim pour s’opposer à l’expulsion de son jeune apprenti, tout juste majeur et Guinéen, Laye Fodé Traoréiné. L’écho médiatique avait été tel que le boulanger avait eu gain de cause. Laye avait finalement obtenu une autorisation de séjour en France.

Le combat de Stéphane Ravacley ne s’est pas arrêté là : porté par cette "victoire", il crée dans la foulée l’association Patrons solidaires, une plateforme qui réunit les employeurs dans la même situation que lui. Un dispositif qui a permis à une vingtaine de jeunes de se faire régulariser. Aujourd’hui, le bisontin veut aller encore plus loin et mener la bataille à l’Assemblée nationale. (...)

Stéphane Ravacley : Après mon combat pour obtenir la régularisation de Laye, le sénateur PS de Saône-et-Loire Jérôme Durain et moi avons travaillé ensemble pour l’élaboration d’une proposition de loi. Le texte devait permettre aux apprentis étrangers ayant obtenu un diplôme dans le cadre d’un cursus d’apprentissage d’être protégés et d’obtenir des papiers plus rapidement.

La proposition a été rejetée à l’Assemblée et au Sénat. Lors des débats dans l’hémicycle, j’ai entendu un certain nombre de contre-vérités sur les mineurs non accompagnés. Les députés de la majorité ou de la droite, et certains membres du gouvernement comme Marlène Schiappa [ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, ndlr] affirmaient que tout se passait bien pour les jeunes à leur majorité, qu’ils étaient pris en charge après 18 ans… (...)

Tout cela est faux et m’a mis en colère. Dans ces moments-là, on sourit mais on sourit jaune. C’était à se taper la tête contre les murs.

Je me suis dit qu’on se fatiguait à expliquer les choses à des personnes qui ne connaissent pas la réalité de la situation, qui sont si éloignées de la vie des gens. (...)

C’est vraiment ce jour-là que j’ai compris qu’il fallait entrer à l’Assemblée comme député pour faire bouger les lignes, qu’il fallait faire de la politique pour essayer de changer les choses de l’intérieur. (...)