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Changement climatique : fini de s’embrasser sous le gui
#changementClimatique
Article mis en ligne le 31 décembre 2022

« Longue vie », « bonheur », « prospérité »… Les adages associés au traditionnel baiser sous le gui, lors des festivités de fin d’année, sont nombreux. Des coutumes qui trouvent leur origine dans l’abondance de cette plante en hiver malgré les conditions difficiles : qu’elle conserve son feuillage et ses fruits blancs caractéristiques au milieu des branches d’arbres dénudés la rend facile à repérer. Cette tradition pourrait pourtant bien s’arrêter.

Selon une récente étude sur les « rôles fonctionnels des plantes parasites face au réchauffement climatique », parue dans la Revue annuelle de l’écologie, de l’évolution et des relations écosystémiques en novembre 2022, le gui, et d’autres plantes parasites, subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique.

Et pour cause : pour se développer, le gui est en partie dépendant de la sève de son hôte, qu’il se procure « en émettant une importante évapotranspiration, précise l’étude. Un processus qui le rend vulnérable au manque d’eau […] et à la bonne santé de l’arbre sur lequel il pousse. » (...)

Une mortalité alarmante

Ainsi à l’échelle mondiale, plusieurs populations sont déjà gravement affectées par les sécheresses à répétition. En Australie, le taux de mortalité a même atteint « 90 % sur un ensemble surveillé lors de la vague de chaleur à Melbourne, en 2009 », témoigne le spécialiste.

En Europe, plusieurs populations méditerranéennes montrent également des signaux de faiblesses. Notamment celles présentes sur les pins, eux-mêmes touchés depuis plusieurs années par les invasions de scolytes et de chenilles processionnaires.

Mais, si la disparition de ces plantes « parasites » pourrait sembler salutaire à certains — le gui étant régulièrement retiré du bois par les arboriculteurs et forestiers — elles constituent pourtant des maillons essentiels aux écosystèmes. (...)