
Lundi 20 avril au matin sur l’île de Rhodes. Le sergent grec Antonis Deligiorgis, 34 ans, deux enfants, prenait tranquillement un café sur le front de mer avec sa femme Theodora, quand le voilier surchargé de migrants s’échoua sur les récifs à une cinquantaine de mètres du rivage.
« Le bateau s’est désintégré en quelques de minutes. Comme s’il était en papier. Quand j’ai quitté le café à 10 heures 10, beaucoup de personnes s’étaient précipités vers la scène du drame. Les garde-côtes étaient là, un hélicoptère Super Puma était en l’air, les ambulances étaient arrivées, les pêcheurs étaient sur les lieux dans leurs caïques. Sans hésiter une seconde, j’ai fait ce que je devais faire. À 10h15, j’ai enlevé ma chemise et je suis rentré dans l’eau » (interview d’Antonis Deligiorgis rapportée par The Observer ).
À lui seul, le sergent Deligiorgis ramena sur la terre ferme 20 des 93 migrants survivants, tous originaires de Syrie et d’Érythrée. (...)