
La réponse du gouvernement, après les énormes manifestations dans la zone prévue pour le futur aéroport et à Nantes, était « Force reste à la loi », de la bouche du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Les opérations d’expulsions ont repris avec une violence non-contenue depuis vendredi 23 novembre près de Notre Dame des Landes.
Les forces de l’ordre, arrivées en nombre au petit matin, ont réveillé les occupants de la ZAD à coup de gaz lacrymogène près des nouvelles cabanes, censées être sur un terrain non-expulsable. Un arrêté préfectoral a ensuite été bricolé pour légaliser les violations de propriété, mais tout a été fait dans les règles dit la préfecture.
Les masques à gaz et les outils du chantier sont confisqués, ce qui est difficilement justifiable, mais on suggère - sans le dire clairement - la raison d’État : « pour éviter qu’un camp retranché [ne serve] de base arrière à des opposants radicaux » dans la forêt.
Malgré le bouclage de la zone, les grands médias relayent désormais l’information, mais ont repris en cœur le vocabulaire martial du ministre de l’Intérieur et qualifient les opposants sur place de « squatteurs » et relatent abondamment les « tirs-tendus » de fusée de détresse, cocktails molotov et jets en tout genre. Ironie de l’histoire, leurs images montrent des gendarmes mobiles tirant horizontalement des grenades lacrymogènes !
Ils ne relatent que très peu ou minimisent les résistants blessés par des éclats de grenades assourdissantes (parfois à la tête) ni l’exaspération croissante face à cette brutalité policière. (...)