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Le Figaro Madame
Ces gynécos archaïques qui font souffrir leurs patientes
Article mis en ligne le 9 octobre 2015
dernière modification le 3 octobre 2015

En novembre 2014, le hashtag #PayeTonUtérus faisait le tour des réseaux sociaux pour dénoncer les pratiques de certains médecins. Un an plus tard, les témoignages abondent toujours sur la maltraitance gynécologique. Conseils dépassés, examens brutaux, mépris de la douleur : des femmes nous ont raconté leur expérience, parfois traumatisante. Pour s’en sortir, des militantes féministes ont dressé une liste de soignant(e)s éclairé(e)s.

Rendez-vous intime et régulier dans la vie d’une femme, l’examen gynécologique est parfois vécu comme une intrusion ou une source d’embarras.
En témoigne le hashtag #PayeTonUtérus et les milliers de tweets engendrés sur les galères de patientes incomprises et l’archaïsme d’une certaine pratique médicale. Loin de pouvoir être résumées à un problème de misogynie, les déconvenues ont aussi lieu auprès de femmes médecins. (...)

Ces témoignages dénotent une réalité longtemps dénoncée par le médecin généraliste et écrivain Martin Winckler, notamment dans son best-seller Le Chœur des femmes (Éd. P.O.L, 2009) et son site d’informations sur la gynécologie. Contacté par e-mail, il fustige la violence pratiquée dans certains cabinets de consultation. « Quand un professionnel maltraite physiquement ou verbalement une patiente et répond à ses protestations (ou à ses signes de douleurs) par le mépris, c’est de la maltraitance, ce n’est plus une maladresse. La maltraitance médicale est une réalité et les femmes sont les premières à en faire les frais, écrit-il. La forme la plus fréquente, c’est le jugement porté par le médecin - sur le poids, l’activité et l’orientation sexuelle, le choix d’une contraception, la décision d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant, les attentes en matière d’accouchement, etc. Or, on ne va pas consulter un médecin pour être jugée, mais pour être écoutée et accompagnée. Le silence, le mépris, la dérision, la menace, le chantage sont monnaie courante, et ils sont inacceptables. J’ai attiré les foudres de certaines personnes en écrivant un jour "La maltraitance médicale est un viol". Je pense qu’en l’occurrence, dire "La maltraitance gynécologique est un viol (de confiance, au moins, et parfois physique)" n’est pas moins vrai. » (...)