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Ces armes suisses qui blessent grièvement les “gilets jaunes”
Article mis en ligne le 20 janvier 2019

Pour faire face aux manifestations des “gilets jaunes”, les forces de l’ordre françaises utilisent notamment le LBD 40, une arme non létale fabriquée en Suisse. Alors que le nombre de blessés graves ne cesse d’augmenter, les médias suisses s’en émeuvent.

Les compteurs s’envolent : on estime à une centaine le nombre de “gilets jaunes” blessés gravement par les forces de l’ordre depuis le début du mouvement, il y a deux mois. “Selon les décomptes, une quinzaine de personnes ont perdu définitivement un œil après avoir reçu un projectile, détaille le journal suisse Le Matin. D’autres ont perdu une main, et beaucoup ont été touchées au corps, où les balles provoquent des hématomes aussi douloureux que spectaculaires.”

Si ce bilan fait parler chez nos voisins suisses, c’est parce que l’arme en grande partie responsable de ces blessures est de fabrication helvétique. “C’est une arme suisse qui éborgne les ‘gilets jaunes’ !”, titre ainsi Le Matin ce vendredi 18 janvier. (...)

Jacques Toubon, le Défenseur des droits, a une nouvelle fois demandé au gouvernement, jeudi, de suspendre l’utilisation du LBD 40 dans les manifestations en raison de sa dangerosité. (...)

Le fabricant d’armes, que le journal suisse qualifie de “sulfureux”, a été condamné en 2018 pour avoir vendu des lance-grenades à la Nouvelle-Zélande, tout en sachant qu’ils allaient par la suite être revendus au Kazakhstan.

Malgré les graves blessures et la polémique, “la France désire acquérir davantage de lanceurs de projectiles”, relate Le Temps, qui écrit qu’en décembre, le Ministère de l’intérieur français a lancé un appel d’offres pour acquérir 1280 nouveaux LBD. “B & T vend son appareil à environ 1300 euros la pièce, précise le journal suisse. L’accord de vente en question porterait donc sur plus de 1,6 million d’euros.” Avant de conclure : “Le coût politique de l’utilisation du matériel suisse pourrait vite devenir insupportable.”