
Des violences ont éclaté dans toute la ville du Cap à la suite de l’annonce, la semaine dernière, d’une grève des taxis contre la nouvelle législation locale permettant aux autorités de mettre en fourrière les véhicules en situation irrégulière. En l’absence de ce mode de transport essentiel, les habitants des townships voisins se sont retrouvés bloqués, un problème qui touche principalement les résidents noirs de la ville.
Des vidéos montrant des bus en feu et des voitures de particuliers frappées à coups de pierres circulent sur Internet à la suite de la grève des taxis au Cap, qui dure depuis plus d’une semaine.
Le Conseil national des taxis d’Afrique du Sud (Santaco) a annoncé une grève régionale d’une semaine le 3 août, après l’adoption par les autorités locales d’une loi leur permettant de mettre en fourrière les véhicules qui ne respectent pas les exigences techniques et légales.
Les minibus exploités par les compagnies de taxis sont un mode de transport essentiel pour la plupart des habitants de l’Afrique du Sud. Selon l’agence nationale des statistiques, plus de 80 % des usagers des transports publics dépendent des taxis pour se rendre sur leur lieu de travail.
Les compagnies de taxis ont manifesté contre la loi en bloquant les autoroutes autour du Cap, empêchant les bus locaux et les particuliers de circuler à l’intérieur et à l’extérieur de la ville. (...)
Dans les premiers jours de la grève, les travailleurs des townships autour du Cap ont été contraints de dormir dans les gares routières, de se battre pour monter dans des bus surchargés ou de se frayer un chemin à pied dans les embouteillages. (...)
Les manifestants ont incendié des voitures de police, des taxis, des bus et des voitures de particuliers. Certaines vidéos les montrent en train d’attaquer des véhicules à coups de pierres. Jusqu’à présent, les manifestations ont fait au moins cinq morts. (...)
Alors que les chauffeurs de taxi tentent de faire pression sur les autorités pour qu’elles révoquent la législation leur permettant de saisir les véhicules, les classes populaires vivant dans les townships autour du Cap sont les plus touchées par leurs actions. (...)
En raison du rôle central des taxis dans les transports publics, les rivalités entre les différentes compagnies sont fréquentes et dégénèrent parfois en violences au détriment des usagers. (...)
Geoff Mamputa explique que si les communautés noires étaient délibérément bannies des villes pendant l’apartheid, les prix actuellement très élevés des logements en ville perpétuent le même type de ségrégation.