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Entre les lignes, entre les mots
Ce qui parait le plus noir, c’est ce qui est éclairé par l’espoir le plus vif
Article mis en ligne le 5 mars 2019
dernière modification le 4 mars 2019

Il y a un certain scandale à attendre 30 ans pour disposer enfin du livre d’Andrea Dworkin. Et comment ne pas mettre cela en regard du mépris pour les études féministes par la majorité des universitaires et des « politiques », par les grands éditeurs.

ans oublier le climat anti-féministe permanent comme l’ont montré récemment l’affaire DSK (voir le livre coordonné par Christine Delphy : Un troussage de domestique, Syllepse 2011 Dans cette histoire, il y a une autre personne et c’est une femme) ou les déclarations hétéro-sexistes lors du débat autour du mariage.

Certain-ne-s diront, mais peu briseront le silence, qu’Andrea Dworkin exagère, que la situation des femmes n’est plus la même, que la situation en France n’est pas comparable à celle des États-Unis. Certain-ne-s iront même jusqu’à monter du doigt d’autres pays, où les femmes ont moins de droits, etc.

Mais les un-e-s et les autres esquiveront ainsi le fond des analyses, l’inégalité structurelle dans les rapports sociaux de sexe, le système de genre, la domination organisée des hommes sur les femmes, l’assignation des femmes à « leur sexe à baiser et leur corps à enfanter ».

Quelques-un-e-s ne manqueront de s’offusquer du vocabulaire ordinaire et trivial utilisé par l’auteure, préférant les jargons élitaires pour cacher leur anti-féminisme concret.

Le titre de cette note est la lumineuse dernière phrase de la préface « Patriarcat et sexualité : pour une analyse matérialiste » de Christine Delphy. (...)

Christine Delphy nous parle de cette violence, partie intégrante de la société patriarcale, de cette violence tolérée par la société, de cette violence invisibilisée au quotidien. Elle souligne que « la violence n’est pas de la sexualité », que le viol n’est pas de la sexualité, que les individus sont éduqués « à être des deux genres » et que l’hétérosexualité occupe un place primordiale dans la définition de chaque genre. Cet horizon « non choisi et désiré, cette destinée n’a pas la même force pour les dominants et les dominées ». (...)

J’ajouterai, quitte à faire grincer des dents, que les hommes connaissent bien cette réalité et que pour la très grande majorité d’entre eux, ils n’entendent pas renoncer à leur pouvoir. Voir le très beau livre de Léo Thiers-Vidal : De « L’Ennemi principal » aux principaux ennemis. Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination (Editions L’Harmattan Paris 2010, « Toutes les femmes sont discriminées sauf la mienne ». (...)

Elle poursuit sur une série de questions concernant le « saisissement » et le retournement, de gains du mouvement féministe, par les hommes, comme armes contre les femmes. (...)

Elle conclut « l’humanité n’est pas condamnée à ce choix restreint », « c’est une organisation sociale, qu’on peut changer, qu’on changera par la lutte ». Pour finir par « Ce qui parait le plus noir, c’est ce qui est éclairé par l’espoir le plus vif », déjà cité (...)