
Voici que tous semblent tomber des nues : la France est menacée par le « chaos », , « l’insurrection » y pointe le bout de son nez, l’expression de « guérilla urbaine » est soudain dépouillée de ses guillemets.
Et les bonnes âmes tremblantes de s’effaroucher, de crier haro sur les casseurs sans voir qu’une partie de ceux-là sont leurs enfants. Et d’envoyer, pour mater les mutins, des “forces de l’ordre” qui n’hésiteront pas à tirer au flash-ball sur des mômes de seize ans.
Cette sourde montée de la violence n’est pourtant pas sortie d’un chapeau de magicien. Rappelez-vous, l’an passé, la violence des “Conti” saccageant la préfecture de Compiègne, les séquestrations de cadres et les menaces de dynamitage d’usine à la bouteille de gaz, l’interminable fronde des étudiants.
Est-ce ces explosions de violence qui conduisirent à la fermeture de l’usine Continental de Clairoix, qui gonflèrent les rangs de Pôle d’emploi, qui saccagèrent notre Éducation nationale ? (...)