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Ce matin à l’aube, à Pantin, 6 personnes sont mortes brûlées ou asphyxiées
Article mis en ligne le 28 septembre 2011

dans l’incendie du petit immeuble où, avec une vingtaine
d’autres, elles s’étaient réfugiées depuis quelques semaines.

Ces 6 personnes seraient selon le préfet Lambert « des Tunisiens et
des Égyptiens probablement en situation irrégulière. », victimes selon
Claude Guéant, qui s’est également rendu sur place, « des filières
criminelles, qui rançonnent les candidats à l’immigration et qui après
leur avoir fait miroiter l’espoir d’une vie meilleure, les laissent
tomber et les laissent face à une vie d’errance et de malheur » *

Depuis le 1er septembre, la mairie de Paris n’héberge plus les migrants
récemment arrivés de Tunisie, Égypte ou Libye. Tous ceux qui grâce à la
lutte, et notamment grâce aux occupations d’immeubles et bâtiments
publics qui se sont succédées en mai et juin**, avaient réussi à obtenir
pour quelques semaines des places d’hébergements dans des foyers ou
hôtels sont retournés dormir là où ils le peuvent : à droite, à gauche
dans des squares et des parcs, harcelés par la police municipale ou
nationale, à droite à gauche dans des maisons ou bâtiments inoccupés qui
foisonnent à Paris et en proche banlieue. (...)

des drames il y en a :

 des milliers de morts noyés en Méditerranée,

 des milliers de gens emprisonnés, harcelés, battus, violés dans des
centres de rétention, sur des bateaux, des prisons,ou dans des camps
érigés avec l’argent et la bénédiction de l’union européenne,

 des gens qui dorment dehors, harcelés par les flics et autres
charognards et qui pour manger n’ont d’autre solution que mendier, voler
ou se soumettre aux diktats des professionnels de la charité.

Six hommes sont morts, d’autres ont été blessés, d’autres vont retourner
vivre dehors. Ce n’est pas un drame de l’immigration mais un drame
directement causé par les politiques de contrôle des flux migratoires. (...)

Ces dernières semaines, à Montreuil et à Vincennes, plusieurs squats où
vivaient dans des conditions ni insalubres ni dangereuses des migrants
qui en ont eu assez de dormir dehors, ont été expulsés. Il en reste
quelques uns. Toujours plus prompts à construire des prisons et des
centres de rétention que des logements, il est à craindre que les
responsables politiques se saisissent opportunément de l’évènement pour
faire « évacuer » ces squats au plus vite. Comme d’habitude, ils diront
que c’est dans l’intérêt des habitants.

Ce qui serait aussi dramatique c’est que face à cela nous soyons
incapables de réagir, par épuisement, par résignation, par peur de la
répression, de la misère... ou bernés par la chimère d’un changement qui
ne pourrait intervenir que grâce aux prochaines élections. (...) Wikio