
Plusieurs centaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues ce 11 septembre dans toute la Catalogne. On estime qu’une chaîne humaine d’un million et demi de personnes a traversé le pays du nord au sud, sur un tracé de 400 Km, à travers les routes, les places, les ponts, les rues, pour crier haut et fort « Indépendance ! ».
(...) Mais il n’y a pas que le cri « Indépendance » qu’on a pu entendre tout au long de la chaîne humaine. Des milliers de personnes ont encerclé des édifices emblématiques comme l’Hôpital « Josep Trueta » à Gérone, l’école « Progrés » et le lycée « Llauna » à Badalone ou encore le siège de la banque « La Caixa » à Barcelone afin d’exiger non seulement une « Catalunya lliure » (une catalogne libre, NdT) mais aussi une Catalogne libérée des corrompus, de l’austérité, de la répression et des dettes illégitimes. Indépendance, oui ! Mais indépendance de toutes les politiques qui nous oppriment et qui nous appauvrissent. Car l’indépendance n’est pas une formule magique qui va tout résoudre, comme beaucoup tentent de le faire croire. Elle peut être une coquille vide si elle n’implique pas une rupture avec les impositions du capital financier et avec le remboursement de la dette. (...)
un pays inclusif, pour tous, ne sera possible que si nous prenons en compte ceux qui sont réduits au silence, les opprimés, les invisibles, les « riens du tout ». Il ne s’agit pas de construire la Catalogne des « gagnants » mais bien celle des perdants, celle de ceux qui souffrent des coupes et de la destruction des droits. La Catalogne des immigrés, des jeunes, des chômeurs, des sans toit, des femmes. La Catalogne de ceux qui parlent catalan mais aussi castillan, arabe, ourdou, etc. Le grand défi est de rassembler toute cette pluralité et toutes ces différences dans la Catalogne de demain, cette République catalane des 99%, aussi souveraine qu’amie des peuples voisins.
Et, tercio ; que personne ne se fasse d’illusions, nous ne serons jamais libres tant que nous serons dans les mains de ceux qui vendent notre pays au plus offrant, que ce soient à des magnats des jeux, aux banques ou aux marchés étrangers. L’indépendance et la liberté ne seront possibles que débarrassées des jougs politiques et économiques. Et cela ne dépend que de nous. (...)