
(...) VNF (Voies navigables de France), gestionnaire du domaine fluvial public, voulait imposer une nouvelle réglementation aux propriétaires de carrelets. Ces derniers jouissaient jusqu’à présent d’une occupation renouvelable tous les trois ans. Pour des raisons économiques VNF voulait imposer une expertise du carrelet à tous les propriétaires arrivés au terme des trois ans. Á l’issue de l’expertise le carrelet jugé en bon état tombait dans le domaine public et était proposé à la location à son ancien propriétaire ou était détruit. 60 % du parc de carrelets étaient menacés par cette décision.
L’Adapaef 33 et son président, Marc Tely, et Paul Toitot, membre du CA, alertent tous les propriétaires des carrelets de la région du danger. Ils font signer des pétitions et adressent des courriers aux élus. Ému par la situation, et ardent défenseur du patrimoine, Philippe Dorthe, élu local de la république, comme il aime à se présenter, prend faits et causes pour la préservation des carrelets.
Il adresse un courrier à Frédéric Cuvillier, secrétaire d’état de la mer et de la pêche. Puis prend contact avec le nouveau président de VNF, le député du Nord pas de Calais, Stéphane Saint André. En un mois, la procédure est stoppée, puis après une concertation et un échange de courriers avec le nouveau président de VNF, nouvellement nommé par le premier ministre, Stéphane Saint André, élu du Nord Pas de Calais, les deux parties parviennent à s’entendre. (...)
La sauvegarde des carrelets est la preuve que la politique peut encore jouer un rôle déterminant dans la vie des citoyens. Que les acteurs politiques et les acteurs sur le terrain, quand ils agissent de concert, et pour peu que les médias s’en mêlent, peuvent faire bouger les lignes et gagner.
Bref, qu’ils sont réactifs et efficaces quand on les saisit à temps des dossiers.
Les carrelets, plus que des engins de pêche (...)
Non seulement les propriétaires des carrelets entretiennent les berges sur lesquelles reposent leurs engins de pêche mais surveillent également l’érosion des côtes. Ils préviennent les autorités dès les premiers signes de pollution. Ils tiennent des carnets de pêche par espèce de poisson et par jour et peuvent ainsi noter une éventuelle raréfaction dans l’écosystème. Ils sont des veilleurs écologiques. Et on peut s’étonner que les associations écologiques ne se soient pas émues du danger qui menaçaient ces sentinelles et qu’aucune d’entre elles ne leur ait apporté son soutien. (...)