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Cannes et MeToo : incorrigibles Français !
#cinema #femmes #patriarcat #MeToo
Article mis en ligne le 22 mai 2023

Film d’ouverture, propos de Thierry Frémaux, artistes en vedette, médias aveugles… la représentation des femmes et des hommes imposée par les instances de consécration du 7ème art est un festival de clichés. Zoom sur l’écho antiféministe cannois

Le cinéma n’est pas que du cinéma. Le cinéma, comme « tout », est politique. Il impose des normes et assigne aux femmes et aux hommes des rôles et des places bien différenciées. Et cette année, le Festival de Cannes est un festival de clichés et de messages qui banalisent la violence des hommes, glorifient les femmes quand elles jouent les faire-valoir des hommes et les dénigrent quand elles sortent des sentiers battus.

Et à chaque épisode antiféministe, le délégué général du festival Thierry Frémeaux, l’homme qui influence les instances de consécration du 7ème art en rajoute une couche. (Il est coutumier des sorties antiféministes (...)

Ce festival de clichés sexistes a commencé avant les premières montées de marches avec une lettre de rupture avec le cinéma d’Adèle Haenel publiée dans Télérama très largement commentée. . (...)

L’actrice a reçu le soutien des milieux féministes. Plus d’une centaine d’actrices et acteurs ont publié dans Libération une tribune dénonçant « un système qui soutient les agresseurs ». Mais elle a aussi été vivement critiquée et caricaturée. Ariane Ascaride a déclaré dans la Grande Librairie, sur France 5 : « Elle se bat contre un monstre terrible, qui est le monstre du cinéma. Le cinéma, c’est un monstre à plusieurs têtes. Vous en coupez une, il y en a une autre qui repousse. C’est très très très difficile de se battre ».

Les têtes du monstre poussent très vite en effet.

La réflexion la plus perfidement sexiste est sans doute venue de Thierry Frémaux lors d’une conférence de presse lundi 15 mai. Il a commencé par dire aux journalistes : « Si vous pensiez vraiment que notre festival célébrait les violeurs, vous ne seriez pas aussi nombreux ici, à m’écouter et à être accrédités » puis : « Adèle Haenel ne pensait certainement pas cela du festival [que c’était un repaire de violeurs] quand elle est venue y présenter ses films… » S’il voulait dénier le droit de dénoncer le système de domination masculine du milieu du cinéma, il ne pouvait pas s’y prendre autrement. Son raisonnement n’est pas très éloigné de la rhétorique sur les actrices bien contentes de coucher avec ces hommes dominants pour avoir des rôles. C’est le système que #MeToo veut faire tomber, ce que le responsable du festival ne veut pas voir !

D’ailleurs, certains de ceux qui osent critiquer ce système sont virés. (...)

Osez le féminisme ! (OLF) dénonce l’inertie du milieu malgré #MeToo « 6 ans après, à rebours de ce mouvement, le cinéma français ne cesse de montrer sa solidarité et sa complaisance envers les hommes accusés de violences, dont la carrière et la réputation restent préservées » écrit l’association dans un communiqué. OLF cite des acteurs comme Gérard Depardieu, mis en examen pour viol et toujours considéré comme un « monstre sacré » du cinéma.

« Pendant que ces hommes travaillent et se soutiennent, ce sont bien les femmes victimes qui osent dénoncer les violences qui prennent le risque de voir leur carrière et leur vie brisées. » dénonce OLF qui appelle au boycott de Cannes.

L’indulgence, voire la glorification des prédateurs par les organisateurs de festivals se retrouvent dans bien des médias. (...)