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Calais : 11 migrants et 8 associations assignent le préfet du Pas-de-Calais devant la justice
L’Auberge des Migrants, la Cabane Juridique, la Fondation Abbé Pierre, Help Refugees, Project Place, Salam, le Secours Catholique et Utopia 56
Article mis en ligne le 10 novembre 2020

(...) "Le préfet du Pas de Calais invoque la ‘flagrance’ comme base légale à cette expulsion. Or, cette procédure (...) n’autorise en rien une expulsion de personnes jugées ‘indésirables’", font valoir les associations, représentées par Me Eve Thieffry.

Elles vont donc aller en référé devant le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer pour voie de fait. "Cela permet de contester l’absence de base légale, [une situation où] l’administration s’octroie des pouvoirs qu’elle n’a pas", explique Margot Sifre, bénévole à la Cabane juridique. L’audience doit se tenir le 18 novembre.

La flagrance est rarement utilisée par les autorités. En temps normal, l’expulsion d’un camp informel se fait sur décision préfectorale ou municipale, via des arrêtés. Elle est annoncée et affichée : ce qui permet de laisser du temps aux migrants pour rassembler leurs affaires.

La "flagrance", elle, présente l’intérêt de la rapidité. "Elle ne permet aucune préparation à l’évacuation", souligne Margot Sifre (...)

Mohammed, l’un des plaignants, cité dans un communiqué publié par les associations, raconte. "Des centaines de réfugiés ont été conduits par la police vers les bus d’expulsion comme des animaux. La scène était terrifiante, et bien que mes amis et moi observions de loin, nous avons quitté notre terrain par peur, et nous avons pris une route très cahoteuse pour que personne ne nous voie. Nous avons passé une journée entière sans nourriture et sous la pluie, nous déplaçant d’un endroit à l’autre de peur d’être arrêtés”.
"On demande que les droits fondamentaux des personnes soient respectés"

Les associations d’aide aux migrants insistent sur le fait que ce ne sont pas les mises à l’abri qui posent problème mais bien la manière dont elles se déroulent. (...)

Avec cette action en justice, les associations espèrent aussi pouvoir obliger la préfecture à prendre des mesures adéquates lors des opérations de mises à l’abri : faire un diagnostic social auprès des personnes migrantes, les identifier correctement – lors de l’évacuation du 29 septembre, des mineurs ont été envoyés dans des dispositifs pour majeurs – mais aussi prendre en compte leur consentement. (...)

Les associations et les migrants demandent également réparation pour les requérants qui ont perdu leurs affaires au cours de l’évacuation du 29 septembre.