Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
CRA : des peines de prison ferme pour les étrangers qui refusent les tests PCR
Article mis en ligne le 3 mars 2021

Depuis octobre, plusieurs étrangers maintenus dans des centres de rétention administrative (CRA) ont été envoyés en prison pour avoir refusé un test PCR. Une pratique jugée "illégale" par les avocats en droit des étrangers qui dénoncent une violation "des droits fondamentaux".

(...) En raison de la crise sanitaire, de nombreux pays réclament un test négatif, y compris pour leurs ressortissants qui doivent être renvoyés sur leur territoire. (...)

"On constate que ce procédé est de plus en plus utilisé", signale Mathilde Godoy, coordinatrice de la Cimade au CRA du Mesnil-Amelot, en région parisienne.
Une pratique jugée "illégale"

S’opposer à un test PCR équivaut à un refus d’être renvoyé du pays. Pour les autorités, cette opposition est donc une infraction passible de prison.

Mais pour plusieurs avocats, les choses ne sont pas si simples. (...)

on ne peut pas forcer quelqu’un à réaliser un acte médical sans son "consentement libre et éclairé". "Comment une personne privée de liberté, retenue dans un endroit insalubre peut donner son consentement de manière ’libre et éclairée’ ?", s’interroge Me Nicolas De Sa-Pallix.

"Un enfermement sans fin"

Peu importe, depuis octobre de nombreux étrangers ont été envoyés en garde à vue après avoir refusé un test PCR. Si, après un passage au commissariat, certains sont renvoyés en CRA avec une Interdiction du territoire français (ITF), d’autres écopent de peine allant de trois à cinq mois de prison ferme, assortie d’une ITF. (...)

"Cette mesure relève d’un détournement de la procédure pour permettre un enfermement sans fin", accuse la militante. Même son de cloche du côté de l’avocat en droit des étrangers qui parle d’une "stratégie d’usure". "On fait comprendre [aux étrangers] que leur corps ne leur appartient plus. On espère les faire craquer en bafouant leur droits fondamentaux", assure Me Nicolas De Sa-Pallix.