
Dans « La Lettre Enquête » de Mediapart, @yphilippin, le co-auteur des révélations sur le PSG, raconte ce qu’il a vécu après de précédentes enquêtes sur le foot et l’argent - et c’est proprement effarant.
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Les dirigeants du PSG n’aiment pas la presse qui enquête. Tant que les médias saluent leurs joueurs exceptionnels et rendent compte de leurs performances, tout va bien. Mais dès qu’une information échappe à leur communication, ils « lâchent les loups ».
Cette semaine, Clément Fayol et Yann Philippin ont révélé comment le club, détenu par l’État du Qatar, a créé sur Twitter une « armée numérique » de faux comptes, chargée de mener des raids très violents et souvent grossiers contre de nombreuses cibles, dont Mediapart.
La colère remonte à 2018. A l’époque, grâce aux Football Leaks, nous révélons que le club, qui s’est offert le duo Neymar-Mbappé, contourne le fair play financier, notamment à la faveur d’un contrat de sponsoring bidon avec l’office du tourisme du Qatar. « Sur les réseaux sociaux, les supporters se déchaînent, se rappelle Yann Philippin. On est traités de hackers, de voleurs, on nous insulte… A défaut de pouvoir répondre sur le fond, ils s’attaquent aux messagers et tentent de nous décrédibiliser. »
On découvre donc aujourd’hui que cette campagne a été orchestrée par le PSG. Quelques comptes, indirectement contrôlés par le club, donnent le la. La meute suit, chauffée à blanc contre les journalistes.
Les comptes créés avec l’aval du PSG menacent de révéler nos échanges privés, nos numéros, des informations personnelles. « Ils publient même les premiers chiffres du numéro de téléphone du directeur de la publication Edwy Plenel. L’intimidation est claire : si vous continuez, on dévoile votre vie. »
Mediapart n’est pas le seul média à avoir subi les offensives du PSG. (...)
des campagnes de haine et de dénigrement. La photo du directeur de la rédaction est diffusée avec un GIF d’un homme se prenant un coup violent dans la figure. « C’est grave car les fans reprennent et amplifient, avec le risque que cela se traduise dans la vie réelle ». (...)
Yann Philippin a, lui, vécu un autre type de violence, sans qu’il sache à qui l’attribuer. En janvier 2020, suite aux Football Leaks et à la publication de nouvelles enquêtes sur la corruption dans le sport et l’attribution de la coupe du monde au Qatar, il reçoit de faux mails et de faux documents de plus en plus nombreux, de plus en plus élaborés. Le but de ces messages est que le journaliste clique sur un lien, qui va permettre au pirate d’introduire à distance un virus sur son ordinateur ou de récupérer les données du journaliste. (...)
Le journaliste et Mediapart ont porté plainte. Mais le pirate et le commanditaire n’ont pas été retrouvés. « Depuis, je me méfie toujours plus. Toutes mes conversations avec des sources sont cryptées, mes messages s’effacent automatiquement quasi instantanément. Et je fais attention à tout. » (...)
Toutes les enquêtes de la rédaction de @Mediapart sur la Coupe du monde au Qatar sont à retrouver ici : https://t.co/c5wlfJqQIl #Coupedumonde2022 #Qatarworldcup #fifaworldcup2022
— GIJN en français (@gijnFr) October 14, 2022