
Que va devenir la famille Hasani, cette famille Rom venue du Kosovo, qui « occupe » depuis mardi 29 mai l’entrée du 2 Cours Marcel Pagnol, au quartier du Stade à Chalon Sur Saône ?
Cette famille comprend huit personnes : les parents, cinq enfants âgés de 13 ans à 4 mois, et la mère de Monsieur. Comment en est-on arrivé à cette « occupation » ? Monsieur a effectivement été, pour le 115 de Saône-et-Loire (L’hébergement d’urgence), un locataire pour le moins difficile. Lui et sa mère ont été agressifs avec des employées de la plate-forme de la Croix Rouge Chalonnaise. La décision a alors été prise de ne plus les assister.
Ces comportements ne sont pas tolérables, nous comprenons qu’ils aient choqué celles et ceux qui en ont été les objets. Le point de vue que nous en avons, et que nous désirons partager avec vous ici, est de reconnaître la gravité de tels actes, mais de ne pas en faire pour autant un motif de criminalisation. Nous connaissons la douleur et les difficultés de l’exil, qui s’ajoutent à des vécus antérieurs pénibles ; nous pensons qu’elles se sont ici greffées sur une fragilité initiale. Nous avons déjà rencontré chez de jeunes exilés des comportements agressifs de cette nature, résultats de tout ce qu’ils avaient traversé, et qui finissent par se résorber avec le temps. Ici nous avons un père de famille à qui il est arrivé de perdre le sens commun, ce qui est plus difficile à « traiter », mais, à notre avis, ne doit pas être impossible. Nous sortons d’une période au cours de laquelle un gouvernement a ouvertement tenté de faire passer pour des criminels des gens qui demandaient des soins. Voulons nous y revenir ? (...)