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Les Echos
Budget : l’exécutif consent un coup de pouce pour l’accès au logement des SDF
Article mis en ligne le 13 septembre 2019

Le gouvernement va débloquer 60 millions supplémentaires en 2020 pour son plan « Logement d’abord », lancé il y a deux ans et destiné à favoriser l’accès des sans-domicile fixe à un logement stable. Plusieurs associations s’inquiétaient de mesures encore trop timides au regard des enjeux.

Favoriser l’accès des sans-domicile fixe à un logement stable et très abordable, plutôt que de les laisser multiplier les passages en hébergement d’urgence : tel est l’objectif du plan Logement d’abord qu’Emmanuel Macron avait présenté en septembre 2017. Deux ans plus tard, le gouvernement accélère et annonce que 45 millions supplémentaires seront fléchés, dans le budget 2020, vers ce programme. En outre, l’exécutif confirme le déblocage de 15 millions « pour des actions d’accompagnement », comme prévu en avril dans le cadre du contrat signé avec le monde HLM . Soit un total de 60 millions.
« Sortir des gens de la grande précarité » (...)

Le ministre chargé du Logement souligne néanmoins ne pas délaisser pour autant l’hébergement d’urgence, qui est « l’une des deux jambes » de sa politique en faveur des SDF.

Côté bilan, le dispositif Logement d’abord a déjà permis, selon le gouvernement, de sortir 70.000 personnes de la rue en 2018, soit +20 % par rapport à 2017. (...)

Un bon début. Mais, « il faut absolument monter en régime, estime Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Par rapport au problème du mal-logement en France et à celui des SDF, on n’est pas à la hauteur des besoins ». « Le changement de philosophie que nous portions depuis des années est engagé », se félicite-t-il cependant. « Tout le monde partage les objectifs du plan Logement d’abord. Mais nous n’avons pas le sentiment qu’il donne encore suffisamment de résultats », abonde Arnaud de Broca. Le délégué général de l’Unafo, l’Union professionnelle du logement accompagné, peut se satisfaire d’une hausse de moyens, puisque sur les 45 millions supplémentaires annoncés par le gouvernement, 35 millions seront affectés à l’intermédiation locative et aux pensions de famille.
Les objectifs du plan Logement d’abord

Dans sa « phase 1 », le plan Logement d’abord a prévu la production de 200.000 logements très sociaux entre 2018 et 2022, la création de 40.000 places dans le parc locatif privé et l’ouverture de 10.000 places en pensions de famille.

En revanche, l’extension géographique du nouveau dispositif ne sera pas mise en oeuvre avant les élections municipales de 2020. Pour l’heure, vingt-trois territoires se sont portés volontaires et ont été retenus pour mettre en oeuvre le plan Logement d’abord. Paris, Marseille ou Rennes sont absentes du dispositif.
« Contradiction majeure »

Avant de connaître ces arbitrages, Christophe Robert soulignait ce qu’il considérait comme une « contradiction majeure » du gouvernement. « D’un côté, celui-ci veut s’engager dans une politique volontaire en faveur du logement d’abord. Mais de l’autre, il a beaucoup taillé depuis deux ans dans les deux piliers de la solidarité dans le logement : les aides personnalisées au logement (APL) et le logement social » (...)

De l’aveu même du gouvernement, les dispositifs de « logement adapté » sont moins coûteux que les structures d’hébergement d’urgence. (...)

Favoriser l’accès des SDF à un logement pérenne doit donc aussi permettre de réaliser des économies.