
Monsieur X nous avait témoigné le 05/05/2021 de l’extrême violence qu’il avait subie dans le cachot du centre fermé 127 bis .Nous avions évité de le publier à ce moment-là pour ne pas le mettre en danger de nouvelles représailles dans le centre.
Suite à cette violence, il a présenté d’importantes douleurs au dos traitées par le médecin du centre avec des antidouleurs. Le 30/06/2021 (1 mois et demi plus tard) suite à une persistance de ces douleurs et sa difficulté de marcher un scanner est demandé : “Hernie discale importante”. (...)
compression de la racine L5 (5e lombaire) ce qui peut provoquer une douleur sciatique très importante dans le membre intérieur gauche et des lésions du nerf qui peuvent éventuellement devenir chroniques. Si il n’avait aucun symptôme avant ce qu’il a subi dans le centre, on peut éventuellement mettre ces constatations en rapport avec le traumatisme (position forcée prolongée comme il le décrit).
Parole d’une visiteuse 07/07/2021 : “Il attribue son problème au dos aux violences qu’il a subies dans le centre le 5 mai. Il est très précis sur ce qui s’est passé : il a été arrêté le 30 avril et a dû donner son téléphone. Il avait gardé la carte sim et a refusé de la donner quand on la lui a réclamée. Il a été menotté, les mains dans le dos, puis on a attaché ses pieds en repliant ses jambes sur son dos et on l’a frappé dans le dos. Et depuis lors, il a mal. Il est prêt à porter plainte dit-il.”
Suite aux lésions graves constatées Monsieur a été libéré du centre ce 07/07/2021 avec un Ordre de Quitter le TerritoireCe jour 09/07/2021 il demande qu’on publie “Pour que cela ne soit plus infligé aux autres.” (...)
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Belgique : au centre fermé 127 bis, "les migrants n’ont même pas accès à des douches"
Normes sécuritaires non respectées, douches inaccessibles, absence d’examen médical systématique, cellules inadaptées à l’enfermement… Les critiques se multiplient au centre de rétention 127 bis, situé à Steenokkerzeel en banlieue bruxelloise. Quatre syndicats policiers appellent à un mouvement de grève et demandent la fermeture du lieu.
"Au 127 bis [centre fermé pour migrants, ndlr], les droits de l’Homme ne sont pas respectés. La situation y est catastrophique". Ces propos n’ont pas été prononcés par un membre d’une ONG mais par Thierry Belin, secrétaire national du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), joint par InfoMigrants.
Chaque personne en situation irrégulière qui est interpellée sur le sol belge est envoyée au 127 bis, situé à Steenokkerzeel, en banlieue bruxelloise. Au sein de ce centre de rétention, la police traite les dossiers administratifs des migrants (demande d’asile, demande de protection, ‘dublinés’…), prend leurs empreintes et peut mener des recherches dans la banque de données belge. L’Office des étrangers a 24 heures pour prendre une décision : soit le migrant est libéré, soit il est maintenu en détention en vue de son expulsion vers son pays d’origine ou vers le premier pays d’arrivée en Europe.
Depuis l’ouverture du 127 bis en septembre, les critiques sur les conditions de vie des migrants se multiplient. Fait plus rare, elles émanent aujourd’hui des syndicats de policiers eux-mêmes. (...)