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Sud-Ouest
Bordeaux « On refuse de repartir à la rue ! »
Isabelle Castéra
Article mis en ligne le 1er août 2011

Le foyer Noutary qui héberge douze grands précaires depuis quatre ans est menacé de fermeture.

(...) Combien d’années passées dans la rue ? Trop. Des hommes qui n’ont plus rien, sinon leur carcasse, à qui l’on réapprend à marcher, parler, se laver et à se tenir droit.

Le foyer qui les héberge depuis quatre ans est menacé de fermeture par la réduction massive des subventions de l’État. En septembre, Noutary devrait fermer, laissant sur le carreau tous ces hommes revenus à la vie. (...)

Noutary a ouvert en 2007 à Bègles, à l’initiative du Samu social et de l’association laïque du Prado ; il s’inscrit dans la droite ligne du plan d’action renforcé en direction des personnes sans abri, et de la loi du 5 mars 2007. Le Samu social trouve là un aboutissement à un travail initié dans la rue, auprès des personnes sans domicile. Ce foyer de stabilisation unique en Gironde est investi 24 heures sur 24 par des travailleurs sociaux. Il s’adresse à un public très précaire. « Des gens les plus fragiles, les plus abîmés, parmi les précaires, souffle Dany, animateur au foyer. Nous commençons par créer une relation de confiance, un lien affectif, puis tout doucement on remobilise leurs sens, afin qu’ils retrouvent une estime de soi. » (...)

Depuis que le conseil d’administration du 9 juin dernier a décidé de mettre un terme à la gestion de l’établissement, une intersyndicale (FO, SUD, CGT) s’est mobilisée pour alerter les pouvoirs publics. « Nous les avions sortis d’une spirale de l’échec, du cycle infernal rue-hôpital et ils vont tous repartir à la rue. Leur seule perspective, compte tenu de leur état de santé est la mort. Comment ne pas être scandalisés ? », questionnent les délégués syndicaux. « C’est notre maison, répète Floréal. On se serre les coudes. Dehors, c’est pas pareil. On n’existe plus. Le foyer Leydet ne nous voudra pas. Et puis, je le laisse. J’y ai dormi une nuit… devant la porte sur la pierre avec une couverture, il n’y avait pas de place. » (...) Wikio