
Pour tenter de doper les achats de voitures électriques, Mme Royal a annoncé la mise en place d’un bonus prétendu "écologique" pouvant aller jusqu’à 10 000 euros pour qui abandonnerait une vieille voiture diesel. Il ne faut cependant pas oublier que, d’ores et déjà, l’Etat offre 6300 euros sans condition à tout acheteur de voiture électrique, ce bonus étant souvent complété par un autre venant de la Région.
Cela signifie que des lourdes sommes publiques sont gaspillées pour une démarche qui est inefficace sur le plan écologique et injuste sur le plan social : l’argent de tous est offert aux industriels et aux gens aisés (car ce ne sont pas les ouvriers ou les smicards qui achètent des voitures électriques)
Inefficace sur le plan écologique
Il est absurde et vain de dépenser de l’argent public pour remplacer des voitures polluantes (thermiques) par d’autres voitures polluantes (électriques, et en réalité nucléaires puisque rechargées sur le réseau ErDF, à 75% alimenté par le nucléaire).
Pour mémoire, l’Observatoire du nucléaire a contraint les principaux constructeurs de voitures électriques à retirer les mots "propre" ou "écologique" de leurs publicités (*), en particulier parce que le rechargement des batteries est effectué en France à 75% par de l’électricité nucléaire, et parce que la construction des voitures électriques et de leurs batteries a des conséquence graves sur l’environnement (par exmeple par les mines de lithium, métal utilisé pour les batteries).
Par ailleurs, l’Ademe a montré que, même pour les émissions de CO2, la voiture électrique n’est pas plus vertueuse que la voiture thermique (**) (...)
D’autre part, sauf à se soumettre à la communication du lobby nucléaire, il n’y a pas que les émissions de co2 et de particules qui posent problème : l’électricité française est certes moins "carbonée", mais elle vient majoritairement de centrales nucléaires qui produisent des déchets radioactifs... fort peu écologiques. A nouveau, les expressions "voiture propre" et "voiture écologique" sont des absurdités que l’on regrette de voir reprises telles quelles ici où là...
Qui plus est, il faut rappeler que les voitures électriques de M Bolloré (en particulier les systèmes Autolib à Paris, Bluecub à Bordeaux, Bluely à Lyon) consomment de l’électricité même lorsque leurs batteries sont pleines afin de les maintenir à 80° : gaspillage d’électricité et production supplémentaire de co2 et de déchets radioactifs...
Une insupportable délocalisation de la pollution
Bien sûr, la voiture électrique ne pollue pas (ou peu) au moment où elle roule : les pollutions ont lieu avant, après, et surtout ailleurs. Il s’agit d’une insupportable délocalisation de la pollution au profit d’urbains occidentaux aisés qui "paradent" en voitures électriques... tout en polluant loin de chez eux.
Mme Royal ferait bien de regarder comment la ville de Berlin a considérablement assainit son air (***) en imposant des conditions draconiennes aux voitures thermiques... et non en tentant vainement de remplacer la peste (voitures thermiques) par le choléra (voitures électriques).
Antidémocratique et anti-social
Poursuivi en justice par Bolloré qui a porté plainte contre les débranchements d’Autolib (Paris) ou de Bluecub (Bordeaux) en charge sur la voie publique, l’Observatoire du nucléaire ne se laisse pas intimider et continue à dénoncer les mensonges des constructeurs de voitures électriques (Renault et Bolloré en tête). Ce combat sera d’ailleurs illustré dans l’émission Envoyé spécial de ce jeudi (****). (...)