
Fin de l’impunité pour les importateurs de bois illégal. Le tribunal correctionnel de Châteauroux (Indre) a condamné, le 6 septembre, la société Pierre Robert à une amende de 20 000 euros pour mise sur le marché illégale de bois importé. C’est la première fois que la France condamne une entreprise pour un tel délit, se félicite l’antenne française de Greenpeace dans un communiqué.
Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par Greenpeace en 2019 contre deux sociétés françaises importatrices de bois : l’entreprise Pierre Robert et la société ISB France. (...)
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– (Greenpeace)
Victoire dans la lutte contre le bois illégal !
Le gouvernement n’agit pas ? Greenpeace, si !
Depuis le début des années 2000, Greenpeace fait campagne dans le but d’obtenir un règlement européen pour interdire la mise sur le marché illégale de bois. En effet, l’Union européenne et la France en particulier sont l’une des principales portes d’entrée du bois prélevé illégalement dans les forêts tropicales, principalement au Brésil. (...)
En 2010, l’Union européenne se dote enfin d’un règlement visant à écarter du marché communautaire le bois et les produits dérivés issus d’une récolte illégale. Ce règlement oblige les entreprises à vérifier la provenance et la légalité du bois qu’elles importent. Malgré l’entrée en vigueur du règlement en mars 2013, nous continuons de signaler de nombreux chargements de bois importés jugés illégaux. (...)
En mars 2015, nous menons une action devant le ministère de l’Écologie pour dénoncer l’inaction des autorités, qui admettent avoir pris du « retard » dans l’application du règlement européen. (...)
Nous décidons alors de montrer la voie à suivre au gouvernement en procédant nous-même à des vérifications dans les ports d’importation ! Nous créons à cet effet la “Brigade de vérification du bois”, qui mène plusieurs contrôles inopinés dans différents ports européens et bloque l’arrivée de cargaisons douteuses. (...)
Nous décidons alors de montrer la voie à suivre au gouvernement en procédant nous-même à des vérifications dans les ports d’importation ! Nous créons à cet effet la “Brigade de vérification du bois”, qui mène plusieurs contrôles inopinés dans différents ports européens et bloque l’arrivée de cargaisons douteuses. (...)
Des rapports d’enquête à l’appui de nos revendications
Nous traquons aussi le bois illégal à sa source. En mai 2014, Greenpeace Brésil publie un premier rapport d’investigation, intitulé La crise silencieuse de l’Amazonie, dans lequel elle expose les principaux mécanismes de “blanchiment” du bois illégal, les dégâts causés sur place par ces pratiques et les principales routes d’exportation de ce bois. Quelques mois plus tard, un deuxième rapport est publié, fruit d’une enquête de terrain périlleuse : pour remonter la piste du bois illégal, Greenpeace a dissimulé des traceurs GPS sur les camions qui font sortir clandestinement des grumes de la forêt amazonienne. (...)
En 2017, une nouvelle étude de Greenpeace Brésil décrit le coût humain du pillage des forêts, les violences et les meurtres dont sont victimes les populations locales. En 2018, un troisième volet d’enquête est publié, se concentrant sur le trafic d’un bois rare, l’ipé, et épinglant plusieurs entreprises européennes, notamment françaises. Enfin, en 2019, nous portons plainte contre deux importateurs français qui ont fait preuve de graves négligences dans leurs chaînes d’approvisionnement de bois depuis une zone confrontée à la déforestation illégale, au Brésil.
La fin de l’impunité pour les entreprises peu scrupuleuses (...)
Bien entendu, tout ce travail n’est que la partie émergée de l’iceberg (...)