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Blessures causées par les lanceurs de balles de défense et utilisation des ressources pendant les manifestations des gilets jaunes en France : Une étude rétrospective
#giletsjaunes #violencespolicieres #LBD
Article mis en ligne le 13 août 2023
dernière modification le 12 août 2023

Résumé

Contexte

En 2018, le mouvement de protestation sociale français des "Gilets jaunes" s’est propagé avec des manifestations hebdomadaires donnant lieu à des confrontations entre les manifestants et les forces de l’ordre. Des armes non létales, telles que des lanceurs de balles de défense (LBD), ont été utilisées et des blessures importantes ont été rapportées par les médias, entraînant une controverse publique concernant leur utilisation. Ces blessures ne sont pas bien connues des médecins urgentistes civils.

L’objectif de cette étude est de décrire les blessures causées par des LBD chez les patients des services d’urgence lors de ces manifestations et d’identifier les caractéristiques qui ont nécessité des soins spécialisés et une admission à l’hôpital.

Méthodes utilisées

Une étude rétrospective multicentrique a été menée dans 7 services d’urgence d’hôpitaux universitaires de Paris, en France. Les patients adultes des urgences qui ont présenté des blessures DBL pendant les grèves des "gilets jaunes" entre novembre 2018 et mai 2019 ont été inclus. Le résultat principal était le taux de patients DBL nécessitant une admission à l’hôpital. Nous avons également comparé les caractéristiques des blessures et des soins fournis entre les patients admis et les autres patients DBL.

Résultats

152 patients ont été inclus. 17% ont été admis à l’hôpital, dont 19% ont été transférés en unité de soins intensifs. 49 % des patients ont subi des blessures à la tête, au visage, aux yeux ou au cou, dont 4 cas d’hémorragie intracrânienne, 1 dissection de la carotide, 1 œdème laryngé, 1 pneumencéphalie. 11 % des patients présentaient des plaies multiples et 28 % des fractures (77 % des patients admis contre 18 %, p < 0,001). Une intervention chirurgicale a été nécessaire pour 20 % des patients (62 % des patients admis contre 10 %, p < 0,001). La chirurgie maxillo-faciale a été pratiquée sur 38% des patients admis, la chirurgie orthopédique sur 25% et la neurochirurgie sur 13%. Aucun décès n’a été rapporté.

Conclusion

L’utilisation de DBL pendant les grèves civiles des "gilets jaunes" a été associée à un taux élevé de blessures à la tête, au visage, aux yeux ou au cou chez les patients blessés aux urgences. L’admission à l’hôpital était associée à un taux plus élevé de fractures, la plupart d’entre elles nécessitant des interventions chirurgicales maxillo-faciales, orthopédiques et neurologiques.
Introduction

Depuis 1970, les forces de l’ordre de différents pays ont adopté l’utilisation d’armes non létales ou moins létales afin de minimiser les pertes civiles lors des opérations de confinement. Toutefois, ces armes, telles que les sprays au poivre, les dispositifs à impulsions, les grenades à balles perforantes et les lanceurs de balles en caoutchouc, ont été associées à des blessures qui, dans certains cas, entraînent des dommages et des handicaps permanents [1].

Les lanceurs de balles de défense (LBD), qui s’appuient sur l’énergie cinétique, sont considérés comme l’une de ces armes non létales utilisées pour neutraliser les individus et atténuer les comportements hostiles. Les DBL utilisent des projectiles conçus pour se déformer lors de l’impact avec le corps, limitant ainsi la pénétration et évitant les décès ou les blessures graves [4,5]. Depuis 1995, les DBL font partie de l’arsenal de la police pour les actions de maintien de l’ordre face à des civils en France et dans d’autres pays, malgré les controverses publiques [6]. La police française a d’abord utilisé des Flash-ball® qu’elle a progressivement remplacés au fil des ans par différents types de DBL utilisant des balles en caoutchouc de 40 mm comme munitions.

La littérature rapporte principalement des cas et des séries de blessures graves chez des civils lors de manifestations ou de conflits dans le monde entier. Les blessures à la tête, au visage et au torse ont été associées à une morbidité et une mortalité importantes, impliquant parfois des lésions vasculaires [2]. Certains auteurs ont également révélé que les lésions superficielles pouvaient en réalité être associées à des lésions d’organes profonds et internes [3].

En 2018, la France a connu un type de grève sociale sans précédent qui a émergé à la suite des annonces du gouvernement concernant les taxes nationales sur le carbone. Le mouvement spontané des "Gilets jaunes" a d’abord protesté à Paris, et les manifestations se sont rapidement répandues dans tout le pays, donnant lieu à un schéma de grève hebdomadaire récurrent tous les samedis. Ces manifestations ont duré près d’un an et ont donné lieu à d’intenses affrontements entre la police ou les militaires et les manifestants, impliquant l’utilisation d’armes non létales telles que des balles en caoutchouc ou des grenades assourdissantes, qui ont fait des victimes. Chaque samedi, les services d’urgence des environs ont reçu un nombre inhabituellement élevé de patients issus de ces manifestations. L’augmentation du nombre de manifestants blessés par ces types d’armes a été largement rapportée par divers médias et a suscité une controverse publique quant à leur utilisation devant des civils [4].

Avant la vague des "gilets jaunes", les patients blessés par des balles en caoutchouc étaient extrêmement rares dans les services d’urgence, et les médecins urgentistes n’étaient pas formés pour soigner ces patients ou pour identifier les blessures graves au-delà des simples contusions superficielles. Plusieurs journalistes et médias ont compilé des informations concernant des blessures spécifiques chez les manifestants ; cependant, il n’y a pas eu de recensement complet des patients des urgences blessés par des balles en caoutchouc lors de ces manifestations. L’objectif de cette étude était de décrire les blessures subies par les patients des urgences suite à des balles en caoutchouc lors des manifestations des "gilets jaunes" et d’identifier les caractéristiques de ceux nécessitant des soins spécialisés.

Extraits de section

Conception et cadre de l’étude

Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique dans 7 services d’urgence d’hôpitaux universitaires situés à Paris ou à proximité des manifestations. Le recensement annuel des urgences participantes variait de 40 500 à 84 000 patients. La période d’étude a englobé 28 manifestations de " Gilets jaunes " (1er acte, 2ème acte etc...), qui ont eu lieu les samedis du 17 novembre 2018 au 1er mai 2019. Les données ont été collectées pour chaque manifestation de 8h00 le jour 1 à 12h00 le jour 2. (...)

Conclusion

En 2018, le mouvement de contestation sociale des " Gilets jaunes " s’est propagé en France sous la forme de manifestations hebdomadaires qui ont donné lieu à des confrontations entre les manifestants et les forces de l’ordre. Au cours de ces événements, des armes non létales telles que le DBL ont été utilisées. Cette étude multicentrique, menée sur une période de sept mois, a porté sur un large échantillon de patients. Elle a révélé que la majorité des blessures par balle en caoutchouc étaient localisées dans la tête, le visage, les yeux ou le cou et qu’environ un tiers de toutes les blessures par balle en caoutchouc étaient localisées dans la tête, le visage, les yeux ou le cou.

(...)

Lire aussi :

 (Désarmons-les)

Le Lanceur de Balles de Défense (LBD 40)

(...) Depuis plusieurs années, la France se fournit en munitions LBDR 40×46 mm auprès de l’entreprise française SAE Alsetex, qui a remporté les appels d’offre successifs. Ces munitions, estampillées PN (police nationale), GN (gendarmerie nationale) ou AP (administration pénitentiaire), sont semi-rigides, avec un culot en plastique dur de 45 mm de long et un sabot en caoutchouc de 51 mm. La balle est longue de 96 mm et pèse 41,8 grammes. (...) (...)