
La vague de répression pour tenter d’étouffer les voix de l’opposition se poursuit en Biélorussie, en proie à un mouvement de contestation inédit. Une vingtaine de manifestants protestant contre la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko ont été interpellés mercredi 26 août et la lauréate du prix Nobel de littérature (2015) Svetlana Alexievitch a été interrogée.
Un millier de protestataires se sont réunis dans la soirée sur la place de l’Indépendance à Minsk, la capitale, et une vingtaine d’entre eux ont été interpellés par les forces antiémeutes déployées en nombre, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). (...)
Mme Alexievitch, 72 ans, est repartie en refusant de répondre aux questions des enquêteurs. « Je ne me sens coupable de rien », a lancé à la presse l’écrivaine, assurant que le « conseil de coordination » n’a « pas d’autres objectifs que de consolider la société ».
La justice biélorusse a entamé des poursuites contre le conseil de coordination, accusé d’« appels à des actions visant à porter atteinte à la sécurité nationale », ce qui rend ses membres passibles de peines allant de trois à cinq ans de prison.
Deux d’entre eux, Sergueï Dilevski et Olga Kovalkova, ont été condamnés mardi à dix jours de détention en lien avec la manifestation non autorisée de dimanche. Un autre membre du conseil, Pavel Latouchko, un ex-ministre de la culture, a été interrogé mardi. Directeur du théâtre académique d’Etat de la capitale, il a été limogé après avoir apporté son soutien à l’opposition. (...)
Dans ce contexte, les ONG Human Rights Watch, Amnesty International et la Fédération internationale pour les droits humains ont appelé mercredi, dans une lettre ouverte, à convoquer « de la manière la plus urgente » une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour discuter de la « crise des droits humains en Biélorussie ». (...)