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Le Monde
Biélorussie : immense marche de l’opposition à Minsk contre Loukachenko, qui refuse de céder
Article mis en ligne le 17 août 2020

Des dizaines de milliers de personnes défilent contre le pouvoir, au moment même où le président Alexandre Loukachenko appelle ses soutiens à défendre l’indépendance du pays.

« Pars ! » Scandée par les protestataires lors de la « Marche de la liberté », réunis à Minsk dimanche 16 août, cette injonction était destinée au président biélorusse Alexandre Loukachenko. Sous la pression de la rue, ce dernier a, au même moment, rejeté une fois de plus les appels à de nouvelles élections devant ses partisans réunis eux aussi dans la capitale.

Marchant le long de l’avenue de l’Indépendance dans le centre de la capitale biélorusse, portant des fleurs et vêtus de blanc, des dizaines de milliers de manifestants réclamant le départ de l’autocrate se sont dirigés au milieu des chants et des klaxons de voiture vers le monument érigé en mémoire des victimes de la seconde guerre mondiale. Tandis qu’ils portaient à bout de bras le rouge et le blanc de l’opposition sur un gigantesque drapeau, non loin de là, M.Loukachenko qui avait demandé à ses partisans de défendre le pays, a fait une apparition surprise. (...)

S’exprimant depuis une tribune, entouré de gardes du corps, Alexandre Loukachenko a dénoncé la volonté, selon lui, d’imposer au pays « un gouvernement depuis l’étranger ». Près de lui se tenait son fils cadet, Nikolaï Loukachenko, parfois présenté comme son successeur potentiel.

Des membres de l’élite rallient la protestation (...)

des journalistes de la télévision publique, d’habitude aux ordres du pouvoir, des chercheurs et des hommes d’affaires, mais aussi un ancien ministre de la culture, Pavel Latouchko. Dans une vidéo, l’ambassadeur biélorusse en poste en Slovaquie, Igor Lechtchenia, s’est dit, lui, « choqué par les témoignages de torture et de passages à tabac ». (...)

Sous pression, le président biélorusse a agité samedi 15 août, le spectre d’une intervention russe, affirmant que son homologue Vladimir Poutine lui avait assuré, lors d’un entretien téléphonique, son « une aide complète (…) pour assurer la sécurité de la Biélorussie » si celle-ci venait à lui en faire la demande. Dimanche, le Kremlin s’est dit prêt à fournir une assistance militaire, si nécessaire, dans le cadre du traité d’Union liant les deux pays, et de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTCS) composée de six anciennes républiques soviétiques. (...)

L’Union européenne a, de son côté, ordonné des sanctions contre des responsables biélorusses liés aux fraudes électorales et à la répression. « L’UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l’élection », a annoncé vendredi la ministre des affaires étrangères suédoise, Ann Linde, à l’issue d’une vidéoconférence avec ses homologues. (...)