
Bernie Sanders, candidat à la primaire américaine bouscule l’establishment démocrate et sa représentante Hillary Clinton. Au-delà de ces turbulences, c’est surtout un candidat vraiment à gauche qui se proclame socialiste et se présente sur un programme radical. Il fait jeu égal avec l’autre candidate démocrate. Un évènement aux Etats-Unis, habitués à une bienheureuse alternance. Mais Bernie Sanders, c’est aussi le candidat des coopératives.
En décembre 2014, bien avant d’annoncer sa candidature, Bernie Sanders avait proposé un programme An Economic Agenda for America : 12 Steps Forward où, en bonne place, en troisième point, on trouvait la proposition de « Créer des coopératives de travailleurs » :
« Nous devons développer un nouveau modèle économique pour stimuler la création d’emploi et la productivité. Au lieu d’accorder des exemptions fiscales aux sociétés qui déplacent nos emplois en Chine et dans les pays à bas salaires, nous devons aider les travailleurs qui veulent acquérir leurs propres entreprises en fondant des coopératives détenues par eux. Etudes après étude, il est prouvé que lorsque les travailleurs sont investis dans leurs entreprises, ils travaillent pour elles, la productivité augmente, l’absentéisme diminue et les employés sont plus heureux dans leur travail. » (...)
Le 17 décembre dernier, le syndicat CWA (Communications Workers of America, 700 000 membres), le plus important syndicat dans les télécommunications, a apporté son soutien à Bernie Sanders, à la suite de l’American Postal Workers et du principal syndicat d’infirmières. Reste qu’Hillary Clinton gagnait au même moment le soutien de 18 autres syndicats tout aussi importants dont les principaux syndicats de l’enseignement. Cependant le tournant du CWA vers Bernie Sanders est significatif des changements en cours dans le mouvement syndical américain, même si cela ne va pas sans friction. (...)