
La Belgique doit accueillir ce réfugié guinéen, victime et cible d’Aube Dorée en Grèce.
Depuis le cinq novembre dernier, Mamadou Bah, ex-Secrétaire de l’Union des Ressortissants Guinéens de Grèce, est réfugié en Belgique pour échapper aux escadrons de la mort d’Aube Dorée, lesquels l’ont agressé à deux reprises, la première fois en le laissant pour mort, le front éclaté et en sang.
Plus grand monde aujourd’hui n’ignore que ce parti néo-nazi a fait la une de l’actualité par de véritables pogroms visant les immigrés, mais aussi les minorités nationales de Grèce, ou encore les homosexuels et les handicapés. Terreur doublée d’attentats ciblés contre des militants de gauche et des personnalités antifascistes, tel le renommé musicien Pavlos Frssas, poignardé à mort en pleine rue, ou encore des colleurs d’affiches du parti communiste battus à coup de barres de fer, dont le secrétaire du syndicat du métal d’Athènes.
Mamadou Bah est donc une des innombrables victimes de ces modernes « sections d’assaut », faisant régner leur loi dans les quartiers populaires et la terreur dans les villes grecques. S’il a été accueilli chez nous par le milieu antifasciste, antiraciste et syndicaliste, c’est à un double titre.
Tout d’abord, suite au danger qu’il encourt s’il devait rester en Grèce, déjà en tant qu’Africain, sa seule origine l’exposant à tout moment, comme tous ses frères et sœurs « de couleur », à de nouvelles « ratonnades » mortelles.
Mais aussi et surtout, désormais en tant qu’opposant politique.
Car si la première fois qu’il a rencontré le peloton motorisé qui a failli le massacrer c’est tout simplement en quittant son travail, la seconde, ce n’est plus dû au seul « hasard » d’une mauvaise rencontre : le même gang de tueurs était clairement revenu « achever la besogne » et c’est un miracle qu’il ait pu leur échapper, ne devant son salut qu’à sa fuite éperdue jusque dans le restaurant où il travaillait et qu’il venait de quitter.
Une tentative de récidive qui tient au fait que, sitôt après leur première agression, Mamadou Bah a osé dénoncer publiquement les exactions systématiques des psychopathes racistes d’Aube Dorée, et appelé à la mobilisation populaire contre cette terrible menace. A son initiative, son récit et son cri d’alarme ont en effet été médiatisés d’abord par le principal quotidien grec, et depuis lors dans la presse internationale, de Libération à la RTBF, en passant par La Libre et Le Soir.
Un véritable défi lancé aux nouveaux nazis, sur le mode du « NO PASARAN ! », qui lui valent la haine redoublée de ceux-ci, décidés à faire taire celui qui, parlant au nom de ses frères africains, et plus largement « étrangers », a décidé d’être, selon ses propres termes, « la voix des sans voix ».
La revanche des milices armées et casquées risque donc d’être à la hauteur de cet extraordinaire geste de résistance affiché par une de leurs « proies » (...)
Une pétition de soutien et pour le droit à l’asile de Mamadou Bah circulera bientôt dans les milieux progressistes de Belgique, en vue de recueillir un maximum de signatures. Vous pourrez la télécharger notamment sur le site du CADTM, la signer en ligne, la reproduire et la diffuser dans votre propre réseau.
Il faut aussi réunir des fonds, pour assurer la défense juridique de cette demande, mais aussi pour le simple entretien de Mamadou, qui ne peut travailler en Belgique et dont le maigre « viatique » s’épuise rapidement.
Vous pouvez contribuer par un don sur le compte BE06001231834322, avec la mention « Soutien Mamadou Bah ».
Il y a urgence : Mamadou n’a qu’un droit de séjour de trois mois en Belgique. Aidez-nous à lui permettre de rester parmi nous, tant pour lui garantir sa sécurité que pour qu’il puisse poursuivre son combat à nos côtés, depuis la Belgique !
Edit. Resp. + infos et contact : Denis Desbonnet, 15 bld Martin, Ottignies, denisdesbonnet chez gmail.com, 0497/44.14.81