
Un collectif met la pression pour que le gouvernement s’engage pour un véritable service public de la petite enfance. A l’approche de la concertation annoncée par la ministre de la Famille, le débat est ouvert.
Des poussettes et des landaus devant le ministère des Affaires Sociales. Mercredi 17 octobre au matin, une quinzaine de jeunes parents et leurs bébés y installaient une crèche éphémère pour interpeller la ministre de la Famille. Membres du collectif ’Crèche qui se passe’, ils entendent rebondir sur les déclarations de la ministre. Le 10 octobre, Dominique Bertinotti annonçait les grandes lignes de sa politique en matière de petite enfance, pour un territoire « maillé d’une offre de solutions permettant d’offrir un accueil aux enfants de moins de 3 ans. ».
Public ou privé ?
Le collectif « se réjouit de cette démarche, mais s’inquiète de n’y lire aucune précision quant aux choix politiques, économiques et sociaux à l’œuvre. » (...)
Si le collectif ’Crèche qui se passe’ vient de naître, la plupart de ses membres ne sont pas des perdreaux de l’année. Ils ont milité au sein des collectifs ’Jeudi Noir’ et ’Sauvons les riches’, habitués aux actions coup de poing et médiatiques. Et sont aujourd’hui devenus de jeunes parents, galériens de la garde d’enfant. (...)
Habitués des coups d’éclat, mais sans faire cavalier seul. Ces parents entendent « accompagner les revendications des professionnels » mobilisés depuis plus de 2 ans au sein du réseau ’Pas de bébé à la consigne’. Celui-ci réagissait le 12 octobre aux annonces de Dominique Bertinotti avec des revendications similaires à celles de ’Crèche qui se passe’. Notamment celle de privilégier « le soutien aux modes d’accueil publics ou à but non lucratif. »
’Pas de bébé à la consigne’ continue également de réclamer la création de 400 000 places d’accueil pendant le quinquennat. Dominique Bertinotti, elle, ne souhaite pas fixer d’objectif chiffré. (...)
La vigilance des parents et professionnels s’exerce aussi à l’égard d’une autre annonce de la ministre : l’abrogation du ’décret Morano’, qui a assoupli les conditions d’encadrement dans les crèches. Pour ’Pas de bébé à la consigne’, cette annonce doit s’accompagner d’un « plan ambitieux de formation des professionnels de la petite enfance ». Ce décret, a annoncé la ministre, sera abrogé en 2013, à l’issue d’une concertation lancée prochainement dans 4 régions (Pays de la Loire, Nord Pas de Calais, Bourgogne, Midi-Pyrénées).
Le collectif invite « parents et professionnel-les dans tous les villes, départements et régions à s’emparer des questions posées par l’accueil de la petite enfance et à participer ainsi à la consultation. » ’Crèche qui se passe’ vient de son côté de lancer, une pétition « pour un véritable service public de la petite enfance ». (...)