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Bases militaires étrangères et droit souverain au développement
Article mis en ligne le 22 septembre 2011
dernière modification le 20 septembre 2011

Une présence militaire étrangère n’est pas propice à un développement souverain. Par l’intermédiaire de bases militaires, les pays riches, les États-Unis en tête, perpétuent leur pouvoir dans le Sud. Il va sans dire que cela sert en premier lieu leurs propres intérêts. Sans cette présence militaire menaçante, la population locale pourrait se mouvoir plus librement pour réaliser son droit à la santé et au développement.

(...) Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis ont commencé une vaste « restructuration » de leurs bases militaires. Ce programme avait pour but de réduire le nombre de soldats américains en Europe et en Asie de l’Est. Mais dans le même temps leur portée militaire globale a été étendue par l’ouverture de bases stratégiques, souvent de petite taille, dans des régions où il n’y avait pas de soldats américains auparavant. (...)

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis ont commencé une vaste « restructuration » de leurs bases militaires. Ce programme avait pour but de réduire le nombre de soldats américains en Europe et en Asie de l’Est. Mais dans le même temps leur portée militaire globale a été étendue par l’ouverture de bases stratégiques, souvent de petite taille, dans des régions où il n’y avait pas de soldats américains auparavant.
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En dehors de leur domination en matière d’arsenal nucléaire, il n’y a pas de signe plus clair et universellement évident du statut de superpuissance des États-Unis que leurs bases à l’étranger. Des documents du Pentagone indiquent que des bases militaires à l’étranger sont considérées comme très importantes pour le rayonnement d’une image de puissance dans la région où elles sont établies.

Les États-Unis sont très réticents à l’idée d’abandonner une base une fois qu’ils l’ont acquise. Celles qui ont été obtenues pendant une guerre sont considérées comme des points de départ pour une guerre future, la plupart du temps vis à vis d’un autre ennemi.
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L’extension de la puissance militaire américaine vers de nouvelles régions, par la création de bases militaires, ne doit pas être vue seulement à la lumière de l’utilisation militaire directe. Elles sont toujours utilisées pour promouvoir les objectifs économiques et politiques de l’impérialisme américain. C’est ainsi, par exemple, que les entreprises américaines et leur gouvernement ont depuis longtemps un accès sécurisé au pétrole et au gazoduc de la Caspienne en Asie centrale à travers l’Afghanistan et le Pakistan jusqu’à la mer d’Arabie. La guerre en Afghanistan et l’établissement des bases militaires en Asie centrale sont autant de facteurs clés pour la réalisation d’une telle canalisation. (...)

Les développements récents en Afrique du Nord et Moyen-Orient ont montré que l’impérialisme américain perd de son influence maintenant que les populations de la Tunisie, de l’Égypte, du Yémen, de Bahreïn et d’autres pays s’opposent à leurs régimes réactionnaires et aspirent à la souveraineté, à la démocratie et au progrès social. Et, bien qu’ils n’aient rien vu venir, les États-Unis se sont rapidement adaptés à la nouvelle situation et ont profité des troubles en Libye pour maintenir leur domination grâce d’une lourde intervention militaire. (...)

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les récentes émeutes à Bahreïn ont rencontré une grande insatisfaction de la part de l’impérialisme US. Ce petit royaume joue un rôle important dans la structure militaire des bases américaines à l’étranger.
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La base « Naval Support Activity Bahrain (NSA Bahrain) » est le siège du Commandement central de la marine (Naval Forces Central Command) et aussi le principal point d’accostage de la V° la Flotte américaine. C’est en réalité la base principale des activités maritimes des États-Unis dans la région dans leurs guerres d’agression en Irak et en Afghanistan.

Malgré l’absence d’une force aérienne propre, le Qatar a construit en 1996, pour plus de 1 milliard de dollars, la base aérienne Al Uleid dans l’espoir d’ainsi attirer l’armée américaine. Cette base a été utilisée comme un énorme centre de commandement et de logistique pour les opérations régionales des États-Unis, telles que les guerres en Irak et en Afghanistan. Aujourd’hui, elle sert d’avant-poste au quartier général du commandement central chargé des opérations militaires au Moyen-Orient et dans certaines parties de l’Asie.
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La résistance à l’encontre des bases militaires étrangères est presque aussi répandue que l’existence des bases elles-mêmes. L’opinion selon laquelle les bases militaires américaines sont une atteinte à la souveraineté nationale est largement présente dans les « pays hôtes ».
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Une des raisons pour lesquelles l’Afrique est devenue si importante pour les États-Unis est la présence toujours grandissante de leurs concurrents sur le continent : l’Inde et la Chine. L’Afrique a aujourd’hui des alternatives à la pression occidentale ce qui rend les impérialistes des États-Unis et d’Europe très nerveux. Il est plus important que jamais pour l’Occident de montrer les dents s’il veut préserver sa position dominante dans la région. (...)

les objectifs de l’AFRICOM sont à double face : d’abord le centre de commandement veut maintenir le contrôle sur les régimes africains clés qui revêtent une importance économique pour les États-Unis. D’autre part le centre reconnaît aussi la menace de manifestations populaires contre ces intérêts. (...)

AFRICOM développe toute une gamme d’activités visant à s’assurer que les principaux alliés africains restent au pouvoir. Cela se fait par les ventes d’armes et un entraînement militaire pour des troupes africaines. Il y a aussi toute une série d’activités sécuritaires visant à renforcer la puissance militaire des régimes au pouvoir, principalement dans les pays dont les réserves sont riches en pétrole et autres matières premières, tels que le Nigeria, l’Algérie, l’Angola, le Tchad et la Guinée Équatoriale. D’autres pays peuvent compter sur l’assistance militaire dans la mesure où ils sont disposés et aptes à aider les États-Unis dans sa « guerre mondiale contre le terrorisme ». C’est le cas du Kenya et de l’Éthiopie.

Outre l’assistance déjà mentionnée, la présence d’unités navales américaines au large des côtes africaines s’est considérablement élargie, en particulier le long des côtes riches en pétrole de la Guinée et la Somalie. (...)

Jusqu’à ce jour, il n’y a qu’une seule base militaire américaine sur le continent africain, à savoir à Djibouti, forte de 2.300 soldats. Ce Camp Lemonnier initialement créé dans le cadre du Commandement central, s’est surtout préoccupé dans un premier temps des intérêts américains au Moyen-Orient. Aujourd’hui l’accent est davantage mis sur la Corne de l’Afrique et l’Afrique de l’est. Depuis cette base, les États-Unis font des interventions militaires en Somalie.

Par ailleurs, les États-Unis ont également conclu ce qu’on appelle « les accords d’accès ».
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Mais, Washington a un gros problème : la résistance et l’hostilité aux États-Unis et à ses militaires se développent sur le continent africain. De tous les États africains, seul le Liberia s’est publiquement porté candidat pour héberger le siège de l’AFRICOM. Les États-Unis n’ont dès lors pas eu d’autre choix que d’établir le siège d’AFRICOM à Stuttgart (Allemagne) pour « un temps indéterminé ».

Les Africains sont bien conscients du rôle que jouent les États-Unis dans les guerres menées par des pions locaux.
(...) Wikio