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Greek Crisis
Austérité pratique
Article mis en ligne le 7 octobre 2014

Nos touristes de l’avant-dernière heure scrutent en ce moment l’horizon des nos tempêtes. L’été grec se situe bien derrière nous, et la troïka est... enfin de retour. Octobre 2014 et son milieu déjà délétère, celui de l’acclimatation aux désillusions de toute sorte. L’avenir européen se disloque ici ou ailleurs, et cela au quotidien.

Dans la pratique des gestuelles supposées techniques, on entrepose déjà du bois de chauffage pour l’hiver selon les besoins et les revenus encore disponibles. Ainsi, les premières cheminées, déjà allumées dans l’agglomération d’Athènes durant les nuits humides du week-end du 4 octobre, ont déjà signifié nos réalités... si fumeuses du temps présent. L’irrespirable prometteur c’est alors pour bientôt. Crise cyclique. L’avenir ira à peine plus loin. (...)

La grande nouveauté par contre, tient au fait que parmi les pêcheurs, certains se déclarent désormais prêts à voter SYRIZA. Traditionnellement de droite, ou proches du PASOK (social-démocratie... également de droite), partis politiques alors pylônes des népotismes et du désastre néanmoins assez largement consenti, ces gens lorgnent autant du côté de l’Aube dorée, cependant, avec moins d’enchantement qu’en 2012. “Je voterai SYRIZA et cela pour la première fois. Non, la catastrophe prétendument évidente que brandit Samaras dans l’éventualité d’une victoire de la Gauche n’arrivera pas. Je n’ai pas peur de Tsípras. Je suis suffisamment appauvri désormais pour ne plus craindre le pire”, estime donc Nikos. (...)

Près du petit port d’attache des pêcheurs, attachement durablement informel et suffisamment improvisé depuis les années 1970, les “producteurs solidaires” tiennent leur marché du samedi alors “sans intermédiaires”. Les organisateurs offrent des dégustations et de l’ouzo, insistant sur le côté “politique et solidaire de la démarche, s’adressant à tous les citoyens, inquiets et soucieux de leur avenir et déjà de leur présent, indépendamment des appartenances politiques”. Les flâneurs et autres badauds trouvent tout cela bien intéressant, à condition bien entendu de disposer d’un certain pouvoir d’achat, même si les prix pratiqués sont très corrects la qualité en plus.
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Hasard du calendrier (?), non loin du marché des solidaires et de l’amarrage improvisé des pêcheurs, c’est dans la marina la plus huppée du pays, que nous avons découvert le beau navire de Greenpeace, portant une banderole suffisamment visible d’assez loin : “Pas d’autres milliards pour le pétrole”, dans l’indifférence il faut dire, des flâneurs des lieux, plus “lifestyle” et certainement plus aisés que ceux du marché entre solidaires.

La Grèce sociétale s’entredéchire et se superpose à travers son millefeuille avarié... qui fait suite au grand écrémage social. (...)

Heureusement qu’à Trikala, ville thessalienne située au centre du pays, la mobilisation solidaire durant toute la semaine dernière devant le tribunal, a conduit à l’annulation des audiences inscrites au grand cadre... de la politique concrètement événementielle, celle des saisies des biens immobiliers pour dettes envers l’État et envers les banques, ce qui par les temps qui courent revient pratiquement au même car d’une certaine manière les banques sont aux manettes.

Petites victoires et peut-être éphémères, cependant fort éloquentes quant à la situation qui se dégrade pour le plus grand nombre. Une part ainsi croissante du parc immobilier des Grecs est “cédée”, le plus souvent aux investisseurs étrangers, isolés ou sinon... institutionnalisés, amis et spoliateurs (funds) de la Troïka compris. (...)

gouverner par la dette, c’est à dire, assujettir l’ensemble de la politique économique, sociale, éducative, de santé publique voire, de défense nationale à la priorité absolue accordée aux créanciers, plus rapaces que jamais, devient déjà un crime et ensuite, une voie suicidaire à tout niveau. D’abord, la dette doit être supprimée purement et simplement, ensuite, une véritable politique de renouveau économique et productif doit être mise en œuvre, suffisamment inscrite dans un plus long terme.

Ce qui tôt ou tard, conduira à l’affrontement entre les gouvernements qui aspireront à une telle politique, et les tenants centraux de la zone euro et de son fiasco, élites européistes et allemandes en premier lieu. Pour l’économiste proche de la mouvance gauche au sein de SYRIZA, c’est bien la France qui se trouve en ce moment face à un dilemme crucial et autant tragique, s’agissant ni plus ni moins, de son future existence économique, notamment face à l’Allemagne. (...)

L’échec européiste est si patent, que Sarah Luzia Hassel-Reusing, citoyenne Allemande et indignée de la situation, a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), siégeant à La Haye, déposant ainsi plainte “contre X”, pour crime contre l’humanité, s’agissant de la dégradation généralisée de l’état de santé de population de la Grèce, dégradation alors sciemment organisée avec préméditation d’après les termes de la plainte .

Le centre médical solidaire d’Ellinikón près d’Athènes, organise donc à sa bonne manière, la collecte des informations et essentiellement des témoignages issus du terrain dans le but de soutenir de manière concrète la procédure de Sarah Luzia Hassel-Reusing, ce qu’évidemment, laisse les “autorités grecques” totalement indifférentes. (...)