
Au Salon du Livre, la scène numérique a petit à petit acquis ses lettres de noblesse, tandis que les problématiques abordées se sont affinées et précisées, et que les interventions des uns et des autres se sont faites moins alarmistes, à de rares exceptions. Aurélien Bellanger et Bernard Werber, deux auteurs de récents best-sellers, l’ont prouvé ce dimanche après-midi (24 mars)
(...) Certes, les deux invités ne sont pas n’importe qui : Bernard Werber s’essaye régulièrement à des expérimentations technico-littérares qu’il relaie sur son site (il fut l’un des 1ers écrivains français à développer le sien), et Aurélien Bellanger a fait grand bruit l’année dernière avec La Théorie de l’information (Gallimard), texte qui faisait, entre autres, l’historique des technologies de l’information et de la communication.
Les nouveaux rapports au livre sont avant tout ceux des auteurs : « Je voudrais simplement commencer en citant Gérard Théry, l’inventeur du Minitel, qui en 1978 prédisait la fin de la civilisation du papier. C’est un peu ce que j’ai voulu raconter dans mon livre, la préhistoire de ce mouvement. » Bernard Werber remonte à son premier succès en Russie, provoqué par l’agitation autour de fichiers pirates d’un de ses romans, massivement partagés sur le Web. Le titre a attiré l’attention d’un éditeur local, qui a pu exploiter l’oeuvre et rémunérer l’auteur. « Il ne faut pas avoir peur de la technologie, il faut l’accompagner », termine-t-il. (...)