
Membre fondateur du Mouvement 20 février à l’origine de la contestation politique au Maroc, Oussama Elkhlifi a été le premier à appeler à manifester pour des réformes politiques et sociales au Maroc. Alors que des manifestations ont de nouveau lieu ce dimanche à travers le pays, il dresse le bilan de six mois d’activisme, et annonce, en exclusivité, qu’il ne participera pas aux élections législatives prévues en novembre, malgré des propositions de partis politiques.
(...) Nous avons accompli beaucoup de choses positives. La vie politique s’est réveillée au Maroc. Une nouvelle Constitution a été adoptée. Même si nous pensons que cette Constitution n’a pas été adoptée de façon démocratique, il faut admettre que ce changement a eu lieu grâce au Mouvement 20 février.
Il y a aussi eu quelques progrès sur le plan social : la hausse du salaire des fonctionnaires, pas mal de diplômés chômeurs ont obtenu du travail.
Mais même si certains progrès ont eu lieu, ils ne répondent pas réellement aux revendications du Mouvement :
une vrai monarchie parlementaire avec un roi qui règne et ne gouverne pas,
– la lutte contre la corruption,
– la libération de tous les prisonniers politiques,
– un véritable état civil,
– la liberté d’expression,
– les libertés individuelles.
Même si le régime n’a pas répondu aux revendications du mouvement, et même si nous avons commis quelques erreurs, le bilan est globalement positif. (...)
On va continuer à sortir dans la rue, car la rue, c’est un choix stratégique pour le Mouvement, pour mettre la pression sur le régime afin d’obtenir une réponse à nos revendications.
(...)
Avant le 20 février, lors de ma première interview, j’avais déclaré que j’allais être un militant du Mouvement 20 février. Je ne veux rien d’autre. Je ne veux pas être un leader. Je veux uniquement défendre les revendications du Mouvement. Quand le régime y répondra, je quitterai le champ politique
(...) Wikio