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Au Japon, une élue se fait renvoyer d’une assemblée pour y avoir amené son bébé
Article mis en ligne le 25 novembre 2017

Une élue a apporté son enfant dans la salle de conseil pour protester contre l’insuffisance de places dans les crèches et son impact sur le travail des femmes.

Il y a quelques semaines, Ivanka Trump délivrait à Tokyo un discours sur l’émancipation des femmes devant une assemblée aux trois quarts vides. Cette fois-ci, c’est Yuka Ogata, une élue du conseil municipal de Kumamoto (la ville la plus peuplée du sud du pays) qui s’est vue raccompagnée à la porte alors qu’elle avait amené son fils de sept mois dans la salle d’assemblée.

Elle cherchait ainsi à porter l’attention sur les difficultés que rencontrent de nombreux parents japonais, et particulièrement les femmes, pour concilier leur travail et l’éducation de leurs enfants, alors que le pays fait face à de larges coupes budgétaires concernant les garderies.

Peu avant le début de la séance, le président de l’assemblée, Yoshimoto Sawada, accompagné de l’équipe du secrétariat, est venu la voir pour lui demander de quitter la salle. La session de l’assemblée a repris quarante minutes plus tard, alors qu’Ogata revenait seule, ayant confié son fils à un ami. (...)

Les femmes peinent toujours à trouver une place dans le monde du travail
En dépit du plan « womenomics » (une crase entre les mots « femme » et « économie ») déclaré en 2014 par Shinzo Abe, qui devait soutenir l’émancipation des femmes et réduire les inégalités liées aux genres dans le monde du travail, les femmes se retrouvent être les premières affectées par le manque de places dans les garderies —manque qui ne cesse de s’accentuer depuis trois ans.

« En travaillant comme conseillère tout en élevant un enfant, j’espère être une porte-parole pour les autres gens de ma génération qui sont dans des situations similaires... Même si [élever un enfant] est un problème de société, sur le lieu de travail, cela finit par être traité comme un problème individuel », avait déclaré précédemment Yuka Ogata.
D’après elle, des discussions préalables avec le secrétaire de l’assemblée sur cette question étaient restées sans suite ni réponse claire, la poussant à mettre l’assemblée au pied du mur. Le président a prévu de revoir la question lors d’une prochaine assemblée du comité de direction. (...)