
C’est terminé au centre d’Athènes. Nous n’avons pas pu résister plus longtemps face à l’ampleur et à la violence des nombreux assauts policiers.
Parmi les arrestations qui nous inquiètent le plus, principalement durant la nuit, il semble qu’il y ait trois mineurs (dont une jeune fille de 17 ans), deux migrants albanais et roumains, et trois réfugiés syriens.
Dès notre départ (en plusieurs étapes), une dizaine de journalistes charognards se sont empressés d’entrer dans l’enceinte aux côtés d’une armada de flics et ont fouillé toutes les pièces pour publier immédiatement des photos de tout ce qu’ils avaient trouvé de cassé ou de brûlé.
Les derniers cocktails Molotov non utilisés ont même été mis en scène, rangés d’une certaine façon spécialement pour les photos, ainsi que des éclats de marbre qui ont manifestement été déplacés pour faire également plus d’effet. Certaines dégradations paraissent à l’évidence postérieures à notre présence, au vu de ce qui est diffusé, notamment par la presse people et réactionnaire pour choquer le quidam et brouiller le sens de notre protestation. Certains commentaires font de la surenchère en racontant n’importe quoi et en demandant de lourdes peines de prison pour nous tous. L’un d’entre eux, sans rire, parle même de peine de mort.
Pendant ce temps, des milliers de Grecs et de réfugiés meurent de mauvais traitements, de maladies non-soignées, de drames familiaux et de suicides, alors qu’une partie de la jeunesse est plongée dans le désespoir, que la mendicité s’étend parmi les retraités précarisés et la prostitution alimentaire parmi les mères de famille, sans oublier les nombreux cas d’enfants qui s’évanouissent encore de faim dans les cours d’écoles. La vraie violence est là et nulle part ailleurs.
Il faut savoir que des actions similaires se sont multipliées ailleurs depuis hier : (...)
Aujourd’hui, rien n’est fini. D’autres actions se préparent… A suivre dans les jours et les semaines à venir. Comme partout dans la nature, rien ne meurt vraiment, tout se transforme.
A l’instar de nos camarades de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en France : « ils ont cru nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines. »
Vienne la saison de l’eau pour faire germer et enraciner la désobéissance.