
Une délégation emmenée par des Nobel de la paix pointe du doigt l’augmentation des crimes à dimension genrée au Mexique, au Honduras et au Guatemala. Et la violence vient souvent d’en haut.
« La guerre à la drogue et la militarisation croissante au Mexique, au Honduras et au Guatemala se transforme en guerre contre les femmes ». Ainsi parle Jody Williams, membre d’une délégation dépêchée par l’organisation Nobel Women’s Initiative dans ces trois pays d’Amérique centrale (1). Un rapport définitif paraîtra au printemps mais la « defensoras delegation » a déjà publié une ébauche de ses conclusions et recommandations. Un point mérite d’être souligné : les autorités de ces trois pays acceptent de reconnaître qu’il y a un problème. Encore faut-il vouloir et pouvoir le régler. (...)
La hausse des atteintes aux droits des femmes s’inscrit dans la généralisation de la violence de cette région. La « guerre contre la drogue » a ainsi fait au moins 50 000 victimes depuis 2006. Pour autant la délégation souligne l’augmentation du nombre de meurtres ciblés de femmes, de crimes sexuels ou à dimension genrée. Les défenseures des droits de l’homme, de l’environnement, ou de communautés indigènes, sont les plus touchées.
C’est pourquoi les rapporteuses appellent la communauté internationale à veiller à ce que les gouvernements respectent les droits de l’ensemble de la population ainsi que le principe de l’indépendance judiciaire.
Une des propositions va même plus loin : dans ses recommandations, le pré-rapport « presse » les organisations internationales et les gouvernements d’assujettir « toute aide financière ou technique » au respect des droits humains par les autorités de ces trois pays.
Un réel soutien de la communauté internationale doit également être apporté aux femmes à un niveau communautaire, affirme la délégation.