
De nombreuses organisations en appellent à la mobilisation citoyenne.
Le silence médiatique et politique persiste au large de Mayotte où plus de 10 000 personnes sont mort·e·s depuis 1995, année de l’entrée en vigueur du « visa Balladur ».
En effet, le 18 janvier 1995, le gouvernement Balladur décidait d’entraver la circulation des personnes dans l’archipel des Comores en imposant un visa d’entrée à Mayotte aux habitant·e·s des trois autres îles comoriennes (Mohéli, Anjouan, Grande Comore).
Ainsi se concrétisait l’isolement de l’île de Mayotte détachée vingt ans plus tôt de l’État indépendant de l’Union des Comores à la suite d’une décision unilatérale française contestée par les Nations unies.
Depuis, par une véritable militarisation du contrôle des frontières - navires armés, radars, hélicoptères, etc. -, Mayotte est érigée en forteresse hostile à la plupart des personnes cherchant à la rejoindre : comorien·ne·s mais aussi malgaches ou exilé·e·s originaires des pays de l’Afrique des grands lacs. Un énième naufrage est survenu vendredi 30 octobre dernier dans les eaux comoriennes, faisant au moins huit victimes supplémentaires.
Que ce soit dans l’archipel des Comores ou dans l’espace méditerranéen, la politique menée par la France et l’Union européenne poursuit le même objectif : rendre les frontières toujours plus infranchissables en livrant une véritable guerre aux personnes déclarées indésirables au mépris des droits fondamentaux.
Vingt ans après l’instauration du visa « Balladur », nous avons décidé de réagir. (...)