
Une vingtaine de militants identitaires ont envahi vendredi le siège de SOS Méditerranée à Marseille, suscitant de nombreuses réactions politiques à la veille d’une journée européenne de mobilisation en soutien à son navire l’Aquarius qui porte secours en mer aux migrants.
La police a mis rapidement fin à l’action du groupuscule Génération Identitaire, et placé en garde à vue 22 personnes dans le cadre d’une enquête pour "violences volontaires et séquestration en réunion".
Vers 14H00, ces militants avaient brièvement occupé les locaux de l’association, installé dans les étages d’un immeuble anonyme du centre de la ville.(...)
L’association humanitaire a décrit une "attaque violente" et des militants "molestant certains des membres du personnel présent qui se trouvaient sur leur passage et empêchant par la force plusieurs autres de quitter les lieux", avant l’arrivée de la police.
L’ONG promet d’utiliser "tous les recours légaux (...) afin qu’un tel épisode ne puisse plus se reproduire".(...)
Ce navire à la coque orange, qui s’est retrouvé à plusieurs reprises ces derniers mois au coeur de bras de fer entre pays européens refusant de le laisser débarquer les migrants qu’il sauve en pleine mer, a dû se résoudre à jeter l’ancre jeudi matin, à vide, à Marseille.
Après avoir perdu son pavillon de Gibraltar, l’Aquarius est en effet menacé de perdre celui de Panama, bien qu’il souligne ne faire qu’appliquer le droit humanitaire de la mer. L’organisation a appelé à des rassemblements samedi dans plusieurs dizaines de villes de France et d’Europe afin de la soutenir.
SOS Méditerranée "entend ainsi réaffirmer les valeurs qu’elle porte (...) : valeurs d’humanité et de solidarité, du respect de la vie, de la dignité humaine, des droits humains, du droit maritime international".
Dès vendredi, l’action des identitaires a été condamnée à gauche, de la France Insoumise au Parti socialiste, en passant par EELV, comme par des ONG (Amnesty International) ou le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
Le député de Marseille et chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon s’est rendu au siège de l’association et a demandé "la dissolution des bandes d’extrême droite". Il a appelé à se joindre "en force" aux mobilisations de samedi et se rendra lui-même au rendez-vous marseillais, sur le Vieux-Port. (...)