Le vote des suisses a donné lieu à une avalanche de commentaires, souvent marqués plus par la passion que par la raison. Etienne Tarride donne ci-dessous une analyse différente, cherchant à remonter aux sources du problème.
(...) Quand les peuples de l’Europe, membres ou non de l’Union Européenne sont interrogés au suffrage universel sur la construction en cours, ils manifestent leurs refus ou, au moins, leurs réserves. Tel est le cas du peuple Suisse qui s’est refusé à valider les résultats contraignants d’une négociation avec l’Union Européenne, tel fut le cas des peuples déjà inscrits dans cette Union, les Français et les Hollandais qui ont voté « non » en 2005, mais aussi les Irlandais et les Danois qu’il a fallu faire voter autant de fois qu’il était nécessaire pour obtenir enfin un « Oui » à l’Europe ou à l’Euro (...)
Il est essentiel de constater que les peuples Européens ne veulent pas de l’Europe de Bruxelles. Ils ne veulent ni de l’Union Européenne telle qu’elle est, ni surtout des perspectives qui se dessinent d’une intégration plus lourde encore.
Nous avons assez dit et écrit pourquoi. Il est temps de chercher non plus seulement à combattre cette Europe mais de rechercher d’autres perspectives d’avenir. (...)
Du fait de la priorité absolue reconnue en matière économique à la concurrence libre et non faussée. Chacun constate que les Gouvernements et les parlements élus ont perdu leurs pouvoirs d’aide aux secteurs en difficulté et donc l’essentiel de leurs moyens de lutte contre le chômage et la pauvreté.
– Enfin, et c’est sans doute l’essentiel, les transferts de pouvoirs par les Etats aux instances communautaires sont irréversibles. Ils ne constituent jamais des délégations rétractables. Tel est le sens profond du traité de Rome, de l’Acte Unique ou du Traité de Maastricht. Ceci est vrai aussi pour les pays extérieurs à L’UE tels la Suisse . Les Suisses ont pensé, à juste titre au demeurant, que le pouvoir de régulation de l’immigration qu’ils avaient accordé à l’Union Européenne serait irréversible s’ils ne l’annulaient pas quand il en était encore temps. Cette idée est plus vraie encore pour les Etats membres.
Le choix à faire dans les années qui viennent est beaucoup plus simple qu’on ne le croit. Il ne s’agit pas d’accepter et de renforcer l’intégration Européenne ou de la combattre. Il s’agit d’assister à l’effondrement de cette construction ou de la reprendre sur d’autres bases. (...)
les nations d’Europe ont une réalité, une langue et une Histoire liée à cette langue, l’Europe ne se fera pas contre elles. Il faut aussi convenir que face aux puissances émergentes et aux puissances aujourd’hui dominantes, les Nations Européennes sont liées par des civilisations communes et des intérêts communs qui justifient une entente plus profonde entre elles qu’avec le reste du monde. Ceux qui oublient l’une ou l’autre de ces réalités en cultivant l’Européisme ou le Nationalisme se condamnent à l’échec.
Notre devoir est donc de revisiter le traité de Rome, celui qui a créé la CEE, de proposer une nouvelle structure et d’adopter si nécessaire une nouvelle Constitution Française par le biais d’une Constituante afin notamment de donner au peuple français de consolider son indépendance dans un continent solidaire.
Dissoudre la Commission Européenne d’abord. (...)
Asseoir une Europe contractuelle sur la Démocratie là est le vrai rêve. Ce rêve suppose pour devenir réalité un travail de réflexion et de mise au point de longue haleine. (...)