
Le délégué général francophone aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, a lancé vendredi un appel à rapatrier d’urgence tous les enfants des camps du nord-est de la Syrie avec leurs parents.
Au lendemain de la chute de Baghouz, le 23 mars 2019, et de l’anniversaire de la résolution du Parlement européen qui invite les Etats membres à rapatrier tous les enfants européens, "il est urgent que ces mêmes Etats ne se rendent plus complices de la détention arbitraire et illégale de leurs enfants", souligne-t-il dans un communiqué.
Sachant désormais que la seule voie possible pour protéger ces enfants est leur rapatriement dans leur pays d’origine, "nous appelons tous les pays européens à agir en ce sens et à faire appel à ceux qui ont déjà rapatrié pour obtenir aide, conseil et soutien dans un effort de coordination. Nous enjoignons aussi les pays européens à être solidaires en se mettant au service de tous les autres pays concernés et à joindre leurs efforts pour porter secours à tous les enfants", poursuit-il.
Il rappelle que le 20 janvier dernier, le groupe djihadiste Etat Islamique (EI) tentait par la force de regarnir ses rangs depuis la chute de son califat en 2019. "Son assaut sur Ghwayran, ancienne école reconvertie en pénitencier, la plus peuplée de cette région du nord-est de la Syrie, a montré la fragilité des FDS (Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes) à tenir sous contrôle ses milliers de détenus, hommes, femmes et enfants".
Pour M. De Vos, cette attaque a rappelé à la communauté internationale que des milliers d’enfants, européens et non-européens, croupissent dans des camps de détention dans le "Kurdistan syrien". "Qu’ils sont toutes et tous détenus de manière illégale et arbitraire depuis de trop nombreuses années".
Il y a déjà plus de 5 ans que de nombreux observateurs onusiens, défenseurs des droits de l’homme et des droits des enfants et des responsables d’ONG humanitaires se sont indignés des conditions de vie des camps administrés par les Kurdes, souligne M. De Vos. (...)
Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a rendu le 23 février un rapport faisant suite aux plaintes déposées par des mères françaises et leurs familles. Celui-ci met en évidence la responsabilité de l’Etat quant au fait de se rendre coupable de violation de leur droit à la vie, ainsi que de leur droit à ne pas subir de traitements inhumains et dégradants. Il indique aussi explicitement que la seule protection contre ce danger imminent de mort est le rapatriement. (...)