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LEXIT
Appel : La démocratie et la souveraineté populaire contre l’échec de l’intégration néolibérale européenne et de l’euro
Article mis en ligne le 8 juillet 2016

Ce document a été élaboré en commun par les membres du réseau Lexit. Il a été rédigé et validé collectivement avant le référendum sur le Brexit et n’avait aucune intention d’influencer le vote populaire de quelque manière.

Avec le marché unique et le Traité de Maastricht, l’intégration européenne s’est constituée comme un projet néolibéral de long terme. Le «  pacte de stabilité et de croissance  », les libertés du marché unique et l’Union monétaire ont établi un cadre qui a nourri les politiques d’austérité, le démantèlement des droits sociaux et de la protection sociale, et imposé la privatisation à tous les Etats-membres.

Contrairement à l’idée d’une Union européenne comme espace neutre, les événements qui ont suivi la Grande Récession de 2007-2009 ont montré que le projet d’intégration européenne était défini par la nature régressive de ses traités, et par une radicaliation sans précédent de son caractère néolibéral. (...)

Il faut donc se rendre à l’idée que ce projet d’intégration est devenu une menace pour la la démocratie et la souveraineté populaire. (...)

L’euro, une monnaie à crises

La crise de l’euro est le produit d’une architecture de l’union monétaire mal pensée dès l’origine, préoccupée seulement d’austérité et de désinflation. Au lieu de conduire à un processus de convergence économique et sociale des Etats-membres, le développement économique réel (en termes de salaires et de productivité) a engendré toujours plus de divergence. L’union monétaire a finalement donné lieu à d’énormes déséquilibres macroéconomiques (...)

Le cadre même de l’union monétaire interdisant de recourir à l’ajustement de change, ces économies n’ont plus eu d’autre recours que la «  dévaluation interne  ». Soit concrètement  : le démantèlement de l’Etat social, la privatisation à grande échelle des services publics, le dumping salarial, social et fiscal, les attaques contre la négociation collective, les tentatives de briser les syndicats, le procès et la destruction de la fonction publique. (...)

L’euro fonctionne parfaitement au regard en tout cas des intentions de ses architectes néolibéraux. Il ne travaille pas à quelque forme d’équilibre, de croissance et de plein-emploi. Il œuvre à la destruction des droits sociaux, des systèmes de sécurité sociale, des secteurs publics, de la taxation des profits, et impose le sauvetage public des banques privées. (...)

Comme l’ont clairement montré les événements de Grèce en 2015, la structure de gouvernance de l’eurozone est hermétiquement fermée aux politiques qui expriment démocratiquement le mandat de la majorité de la population si ces politiques contreviennent à l’agenda néolibéral. Lorsque le gouvernement Syriza a tenté de mettre en œuvre son programme, plus encore après le «  non  » au référendum, il a été défait par la Banque centrale européenne qui l’a forcé au mémorandum. (...)

Lexit, la solution pour combattre le néolibéralisme et restaurer la démocratie

Sur ce fond alarmant de de destruction des droits démocratiques, de démantèlement des Etats providences et de privatisation des communs, les forces d’émancipation en Europe doivent proposer des alternatives opérationnelles crédibles, reposant sur le principe fondamental de la souveraineté populaire, contre l’actuel projet d’intégration néolibérale-autoritaire. C’est pourquoi le Lexit (Left Exit) est notre outil pour reconquérir la démocratie.

L’essor alarmant des extrêmes-droites dans la plupart des pays d’Europe se nourrit entre autres de leur position contre l’Union européenne et son système de gouvernance. Leurs propositions politiques sont des impasses  : les forces de la droite anti-euro réclament par exemple davantage de contrôle sur les flux migratoires sans rien remettre en cause de la mobilité des flux de capitaux vers les pays qui pratiquent le dumping salarial compétitif. A les en croire, il suffirait de s’en tenir à l’arrêt de la libre circulation des personnes et à l’abandon de l’euro, qui rendrait les changes aux forces de marché – synthèse de cauchemar qu’on pourrait nommer le « néolibéralisme xénophobe ».

Si nous voulons éviter ce scénario, nous devons aller au Lexit  : une alternative internationaliste reposant sur les principes de souveraineté populaire, de fraternité, de droits sociaux, de défense des travailleurs et des communs. (...)

La discussion a déjà commencé et des propositions sont déjà sur la table : nous invitons tous ceux qui partagent ce désir du Lexit à rejoindre nos débats et nos actions.