Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
CADTM
Antinazisme et protection sociale
Article mis en ligne le 5 février 2013

La juxtaposition des 2 termes peut sembler surprenante et pourtant, il y a bien un lien direct entre la lutte contre le nazisme et la défense de la protection sociale. En effet, la sécurité sociale n’est pas une question comptable ou technique mais est d’abord et avant tout une question politique de répartition des richesses aux conséquences sociales considérables.

Il suffit de regarder du coté de la Grèce pour en apprécier l’importance.
Le délitement sciemment provoqué de la société grecque induit la mise à mort de la protection sociale et des droits démocratiques. Plus d’un tiers de la population n’a aujourd’hui plus du tout de sécurité sociale et cette proportion va augmenter avec le dernier « paquet » de mesures imposées par le FMI, la BCE et la Commission Européenne, au nom de la priorité (devenue constitutionnelle depuis février 2012), donnée aux créanciers de la dette publique.
Le chiffre des 2/3 est souvent avancé.

Faute de pouvoir avoir accès aux traitements ou à des opérations chirurgicales devenues trop onéreuses, des dizaines de milliers de personnes y renoncent. Les budgets des hôpitaux sont amputés de 40% et sont souvent dépourvus du matériel élémentaire (gants, compresses, etc.) . On dénombre aujourd’hui une vingtaine de décès directement imputables à cette ségrégation par l’argent.

Les femmes qui souhaitent accoucher à l’hôpital doivent payer un droit d’entrée et beaucoup sont contraintes d’accoucher chez elles, avec les risques de complications, d’infections ou/et de mortalités infantiles que cela implique. 60% des accouchements se pratiquent sous césarienne et là le coût est dissuasif, même pour celles qui conservent encore des bribes de protection sociale. Ceci sans parler des dessous de table restés monnaie courante… Les représentants de l’association Médecins sans frontière » le rapportent : le dilemme posé pour les patients qu’ils reçoivent est souvent de choisir entre médicaments et nourriture…

Ce recul fantastique de l’accès aux soins et à la santé, couplé avec la démolition du Code du Travail et des conventions collectives, provoque une rupture sociale, brèche dans laquelle s’engouffre le mouvement nazi « aube dorée » face à l’incurie de l’union sacrée PASOK-Nouvelle Démocratie, incurie bien utile au capital pour disloquer encore davantage la société grecque. (...)