
Le procès des emplois fictifs de la mairie de Paris s’est terminé le 23 septembre, après trois semaines d’âpres débats.
Le dossier des emplois présumés fictifs, entre 1992 et 1995 de la ville de Paris comporte deux volets : l’un, instruit à Paris, portant sur vingt et un emplois présumés fictifs ; l’autre, instruit à Nanterre, concernant sept emplois occupés par des permanents du RPR. C’est dans le cadre de ce dernier volet que l’ancien premier ministre, Alain Juppé, a été condamné en 2004.
Le procès de l’ancien président de la République, Jacques Chirac, est un événement historique dans l’histoire de notre République. Jacques Chirac comparaissait pour « détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d’intérêt » après avoir échappé à la justice pendant ses deux mandats à l’Elysée, en raison de l’immunité pénale dont jouit légalement le chef de l’Etat.
Neuf autres personnes comparaissaient avec lui. Sur le banc des accusés on trouvait un certain nombre de personnalités tel que Marc Blondel ancien secrétaire général du syndicat Force Ouvrière (FO), Jean de Gaulle petit fils du « Général », François Debré frère de Jean-Louis, ainsi que des anciens chargés de mission de la mairie de Paris. Tous sont accusés d’avoir bénéficié d’emplois fictifs ou bien d’avoir participé à la création de ces emplois fictifs.
La principale victime, la ville de Paris, qui s’était portée partie civile dans un premier temps, s’est retirée à la suite d’un accord d’indemnisation conclu en septembre 2010 avec Jacques Chirac et l’UMP. Deux millions deux cent mille euros ont été versés à la mairie de Paris. Les trois quarts de la somme devraient être payés par l’UMP, le restant par Jacques Chirac en personne.
C’est alors que l’association Anticor s’est portée partie civile et est restée seule pour accuser l’ancien président d’avoir organisé un système de détournement de fonds publics en favorisant des emplois fictifs de chargés de mission lorsqu’il était maire de Paris.
Dès le début nous avons insisté sur le fait que nous ne faisions pas le procès de Monsieur Chirac, mais celui d’un système, dont le responsable était l’ancien maire de Paris en tant qu‘individu responsable de ses actes.
Comme le prévoit nos institutions, nous avons répété à plusieurs reprises que nul citoyen ne peut-être au-dessus de la loi, fut-il un ancien président de la République et même si par ailleurs il a pu accomplir sa fonction, dans certains cas, pour le plus grand intérêt de la nation.
C’est donc sur ces bases que nous nous sommes battus pour que ce procès se déroule avec la présence d’une partie civile qui, sans nous, disons le encore une fois, aurait été absente ce qui aurait vidé en grande partie de son sens le procès. Et quel procès. Pour la première fois en France et ce, non pas grâce au parquet chargé de défendre l’intérêt général de la Nation et encore moins aux partis politiques, mais grâce à une association qui lutte contre la corruption, un ancien président de la République devait répondre de ses actes alors qu’il était maire de Paris. (...)
Nous sommes conscients que cela fera date dans l’histoire de notre République et contribuera à faire changer les mentalités et pourquoi pas notre Constitution sur l’immunité présidentielle.
(...) Wikio