
L’écrivaine, soutien de Jean-Luc Mélenchon, ne conçoit ni l’écriture ni l’existence sans engagement. Emmanuel Macron, mépris de classe, banlieue, livres, féminisme : l’action politique fait partie de moi, dit-elle.
Annie Ernaux n’a baissé son masque qu’à la fin. « Il faut bien que vous voyiez mon visage. » Jusque-là, elle avait parlé autour d’une table, un frelon qui cogne sur sa fenêtre, laquelle donne sur un étang – pile comme on imagine une maison d’écrivaine célèbre. Elle écrit là, à Cergy-Pontoise, dans le nord de Paris.
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L’écrivaine, professeure de formation, est l’une des références du féminisme français. Depuis les années 70, elle raconte le monde qui l’entoure au travers de sa propre expérience de « fille, s’étant heurtée au mépris social et à la domination masculine ». On l’a rencontrée pour discuter de politique, de gauche et à la vérité, de tout. Elle fut longtemps connotée auteure misérabiliste, renvoyée de fait à son enfance modeste à Yvetot, en Normandie. Avant d’acquérir un trône littéraire et une stature internationale. A 81 ans, elle a un pied enfourné dans chaque époque. Annie Ernaux est à la fois une mémoire unique de luttes passées, comme elle est une source d’inspiration pour des militants du moment – sur le genre, les classes sociales, l’égalité.
Cet hiver, elle a publiquement affiché son soutien à Jean-Luc Mélenchon, candidat insoumis à la présidentielle. (...)
Belle interview d'Annie Ernaux, où il question de féminisme, de sexisme, de mépris de classe, de banlieue, de wokisme : « C’est un devoir de prendre position » https://t.co/sMiAClx5SG
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) March 6, 2022