Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
RESF
Amnesty International : Grèce. Les expulsions illégales et scandaleuses de réfugiés et de migrants doivent cesser
Article mis en ligne le 30 avril 2014

L’Union européenne (UE) doit sanctionner le manquement de la Grèce à mettre fin à des pratiques banalisées et généralisées consistant à renvoyer les réfugiés et les migrants qui cherchent à franchir ses frontières dans l’espoir de trouver en Europe une protection, la sécurité et un meilleur avenir, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public mardi 29 avril.

Intitulé Greece : Frontier of hope and fear, le rapport d’Amnesty International contient des éléments nouveaux sur les traitements infligés de façon persistante par les autorités grecques à celles et ceux qui risquent leur vie pour trouver refuge en Europe. Ces pratiques constituent une violation directe des obligations de la Grèce au regard du droit international relatif aux droits humains. Le rapport demande à l’Union européenne de faire usage de ses pouvoirs pour engager une procédure à l’encontre de la Grèce pour non-respect de ses obligations.

« La façon dont les réfugiés et migrants sont traités aux frontières de la Grèce est déplorable. Trop souvent, alors qu’ils recherchent un refuge, ils affrontent la violence et l’intimidation. Dans certains cas, ils ont été dépouillés de leurs vêtements, leurs affaires leur ont été dérobées, et parfois même une arme à feu a été braquée sur eux avant qu’on ne les force à franchir la frontière dans l’autre sens, vers la Turquie, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. (...)

Trois adultes et huit enfants afghans et syriens sont morts lorsqu’un bateau de pêche transportant 27 personnes a coulé près de l’île grecque de Farmakonisi le 20 janvier 2014. Deux rescapés, qui ont perdu des membres de leur famille lors de ce naufrage, ont raconté à Amnesty International que leur embarcation avait coulé pendant que des garde-côtes grecs la remorquaient à vive allure, parcourant en zigzaguant l’étendue d’eau qui les séparait de la Turquie. Les autorités ont nié avoir mené en l’occurrence une opération de renvoi.

Le 6 mars 2014, les garde-côtes grecs ont tiré à balles réelles sur un petit bateau transportant 16 Syriens qui essayait d’atteindre depuis la Turquie l’île grecque d’Oinouses. Trois personnes ont été blessées. (...)


La Forteresse Europe

Les orientations actuelles prises à Bruxelles, capitale de l’Union européenne, favorisent fortement la dissuasion et la prévention de la migration irrégulière plutôt que de fournir une protection à ceux qui en ont besoin.

La Commission européenne a accordé 227 576 503 euros à la Grèce pour qu’elle empêche les réfugiés et les migrants d’entrer sur son territoire entre 2011 et la fin de 2013, mais seulement 19 950 000 euros pour aider à leur accueil pendant la même période.

À mesure que l’Europe s’entoure de murs de plus en plus hauts, les réfugiés et les migrants suivent des trajets de plus en plus dangereux. (...)

Dans la foulée de son premier rapport Greece : Frontier Europe : Human Rights abuses on Greece’s border with Turkey (juillet 2013), Amnesty International a recueilli dans toute l’Europe et en Israël presque 95 000 signatures demandant aux autorités grecques de mettre fin sans délai aux renvois. Amnesty International regrette qu’en avril 2014 le ministre grec de l’Ordre public et de la Protection du citoyen, Nikolaos Dendias, ait refusé une demande de rencontre lors de laquelle les signatures lui auraient été remises.